16 avril 2024
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« Les saisons mortes », nouveau roman d’Iris

Guillemets ouverts

« Les saisons mortes », nouveau roman d’Iris

Mohand-Lyazid Chibout (Iris) parle ici de son dernier ouvrage sorti. 

 « Vaste et pertinent sujet que soulève le nouveau roman d’Iris, « Les saisons mortes », paru récemment en France aux éditions Spinelle. Après les trois autres, « Traduire un silence », « Amoureux-nés », et « La finitude (La haine de soi) » traitant de la complexité de l’humain face à la responsabilité et la complicité de l’autre, lui-même, le voici dans celui qui se veut foisonnant car il jette son dévolu comme éclairage sur le monde qui l’entoure tout en donnant une lecture voire une analyse psychologique de la société, de ses valeurs et de la relativité de l’identité personnelle.

Tout commence par des vagissements comme signe de douleur pour finir enfin dans un non-sens et l’absurdité d’une existence. L’amorce était claire et glaçante : poussé à naître ; vivre pour souffrir ; et endurer pour à la fin être accueilli dans l’insignifiance. Mohand-Lyazid Chibout (de son vrai nom) livre avec lucidité tout ce qui froissait son cœur et habitait ses pensées. À travers les pores de son cœur affligé, et par la sensibilité de son verbe, il explorait le côté obscur des choses en allant là où l’opacité de la vie limitait la vue et freinait le pas. De l’autodestruction au comment se contrôler, et du comment se maîtriser au pourquoi se libérer, la philosophie dans le choix de ses mots pleins de vie, d’espérance et de tout ce qui va de pair avec le certain est là. Elle ruisselle en irriguant de rosée et en éclaboussant de lumière les recoins les plus obscurs de l’esprit. L’enchaînement et la construction ont fait de cet entremêlement une œuvre de qualité. S’interrogeant sur l’égoïsme de l’être humain engagé à détruire tout ce qui respire et vit, l’auteur va encore plus loin en qualifiant « l’humble invité » sur terre de dédaigneux. Pourvu par la Mère Nature de qualités sensorielles et motrices, et de cette empathie altruiste et attentionnée, l’homme organiserait en contrepartie ses relations et sa vie sociale, mais le voici dans le contresens de tout ce à quoi il est consacré.

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« Les saisons mortes » pourraient être appelées « Les saisons claires » voire « Les saisons vernales » car la lecture entre les lignes influençait plutôt le lecteur à s’autodéterminer pour ainsi aborder du côté positif son existence et les abus rencontrés. Certes, son prologue comme son épilogue annonçaient dès la saisie du livre que celui-ci est sombre, mais il n’est pas pour autant aussi désespéré. En abordant la vie dans toutes ses dimensions, en fustigeant la fuite du temps et les conséquences de ses ombres envahissantes, en se résignant dans les bras de l’Amour salvateur qui promet, on se sent docilement emporté dans les thèmes dépeints jusqu’à se dire, en somme, que la lumière et l’ombre arrivent finalement à cohabiter, en catimini. Et il suffit pour cela d’un peu de sens, de pragmatisme, de volonté, de positif, de clairvoyance, de sincérité et d’«humain » en soi.

Les pages ainsi traduites dans un lyrisme à la fois poétique et littéraire dénotent la complexité saisissante des rapports distants d’une société vis-à-vis de l’autre s’éduquant en elle. Les attentes vaines et les silences criards parsemés d’expectatives forcées ont fait des enfants de la Kabylie, de ceux de toute l’Algérie et de la planète entière des êtres persécutés, écartelés entre « s’ouvrir » ou « s’enfermer », « partir » ou « rester ». Des conséquences et des désordres moraux et sociaux aux promesses non tenues du cynisme des politicards jusqu’à nourrir dans autrui de la paranoïa et de la schizophrénie.

Réunissant des personnages aussi différents par le caractère que par l’évolution sociale, Iris s’avère être le miroir révélateur de chacun d’eux. En se cachant pour s’inventer, Ilès, son personnage principal, repoussait la mort par la perspicacité de son âme restée en éveil et dressait des pans juxtaposant le subjectif à l’objectif. En oubliant les ruptures devant les ententes espérées, transformé de la sorte par amour et complété par complicité par celle qui l’accompagnait, Jenny qui lui servait d’épithète, les voici tous les deux glorifiant ce halo d’espoir sur cette voie croisant deux destinées : Ilès qui cherchait à aimer afin de parvenir à un bonheur tout en se limitant à une vie conjugale, et Jenny qui s’accrochait en faisant déployer ses atouts de séduction, se projetait dans une vie parentale pour ainsi s’affirmer et donner plus de sens à sa vie et au rôle de la femme dans la société. »                                                                                                     

 




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