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Les universitaires algériens : « Le peuple algérien victime du despotisme d’Etat »

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Les universitaires algériens : « Le peuple algérien victime du despotisme d’Etat »

La Coordination Nationale des Universitaires Algériens pour le changement (CNUAC), partie prenante de toutes les actions pacifiques du mouvement du 22 février, condamne avec la plus grande fermeté la répression subie par les citoyens, à l’échelle nationale, lors des marches commémoratives de la journée du 5 octobre 88. 

En effet, des centaines d’arrestations ont été enregistrées sur le territoire national, dès le début des rassemblements, parmi lesquelles figure un membre de la CNUAC, notre collègue, N. Djebbar. Selon les informations communiquées par le CNLD, des dizaines de personnes ont été mises en garde à vue. Leurs  familles, sont restées pendant de longues heures sans aucunes nouvelles, depuis leurs arrestations. Plusieurs manifestants ont été placés sous mandat de dépôt dont des enseignants universitaires. 

Le lendemain, la répression aveugle est allée  jusqu’à interpeller des étudiantes et des étudiants, réunis pour fêter l’obtention de leurs diplômes de fin d’études. Ils n’ont été relâchés qu’à une heure tardive, où les cités universitaires étaient fermées et après signature des procès-verbaux.

Un simulacre de référendum constitutionnel est présenté comme la solution à la crise qui dure pendant que sont confisquées les libertés démocratiques. Encore une fois, le peuple algérien est victime d’un despotisme d’Etat. Les marches demeurent dans les faits strictement interdites et les méthodes employées pour empêcher le peuple algérien de s’exprimer ressemblent de plus en plus à celles des régimes dictatoriaux. 

Les Algériennes et les Algériens revendiquent pacifiquement, un État de droit, démocratique, moderne et un Changement radical de Gouvernance. Pour rappel aux signataires de dizaines de conventions internationales, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est le principe issu du droit international selon lequel chaque peuple doit avoir le choix de déterminer la nature de son régime politique, indépendamment de toute influence et l’usage de la répression. Le pouvoir illégitime doit comprendre que violer une fois de plus la souveraineté populaire – en nous imposant sa Constitution – ne fait qu’aggraver un divorce – déjà consommer – avec le peuple Algérien. 

Devant cette situation nous, enseignants universitaires, membres de la CNUAC : 

    – Saluons la persévérance du mouvement populaire, comme en témoignent les sit-in et les marches organisés sur tout le territoire national, ainsi que sa détermination, depuis le 22 février 2019, à démanteler un système à l’origine de la crise multidimensionnelle que vit aujourd’hui notre pays.

    –  Considérons que sans libertés démocratiques, et avec l’utilisation de la justice comme outil de répression, il est impossible d’aller vers un Etat de droit. 

    – Exigeons la libération des détenus d’opinion, comme nous dénonçons les exactions et les dépassements du système en place. Continuer à réprimer les militantes et les militants, les pourchasser, les kidnapper, les emprisonner au mépris des lois, ne fera qu’attiser la colère de la population. 

    – Appelons le peuple en mouvement à redoubler de vigilance et de retenue, de refuser de céder aux provocations et de veiller au caractère unificateur et pacifique : Silmya-Silmya.

Vive l’Algérie, libre et démocratique                                                                  

 




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