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Les visas comme une arme contre l’Algérie

Importantes restrictions imposées au pays, selon El Watan

Les visas comme une arme contre l’Algérie

Derrière les dernières restrictions dans l’octroi des visas, se cache une guerre sourde entre l’UE et l’Algérie.

Depuis plusieurs mois, les demandeurs algériens d’un visa pour la France font face à un véritable parcours du combattant dans leurs démarches et la liste des griefs retenus à l’encontre de l’ambassade de France et de son prestataire de services VFS Global alimente les discussions sur les réseaux sociaux. Pêle-mêle, les Algériens dénoncent les lenteurs dans le traitement des dossiers, la difficulté à obtenir un rendez-vous…

Des contraintes qui alimentent les soupçons des demandeurs nationaux sur la volonté des autorités françaises de vouloir réduire le nombre de visas, et ce, quelle que soit la profession du demandeur. En effet, cette nouvelle politique s’applique dorénavant même à ceux qui, habituellement, obtenaient des visas de circulation de longue durée : 5 ans. Dorénavant, les visas ne dépassent pas 6 mois pour les plus chanceux, alors que la majorité de ceux qui sont délivrés sont de 30 jours.

Officiellement, les autorités françaises, par la voix de Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger, réfutent les accusations et affirment qu’il n’y a aucune instruction particulière pour réduire le nombre de visas accordés aux Algériens. «Je suis là pour vous répondre, ni le consul général ici présent, dont c’est le métier de délivrer des visas, ni moi, dont ce n’est pas le métier de délivrer les visas, nous n’avons d’instructions en ce sens. Personne, à ma connaissance, ne nous demande de réduire le nombre de visas en réaction à la limitation des importations françaises. Je peux vous assurer que nous n’avons pas de telles instructions. Donc, il faut être très clair là-dessus», a confié l’ambassadeur au Quotidien d’Oran. Selon M. Driencourt, le nombre de visas délivrés par la France est de 400 000 par an, un chiffre qui a doublé par rapport à l’année 2012.

«Et si vous ajoutez les autres consulats européens, l’Espagne en délivre presque 100 000, et l’Italie environ 50 000, donc on arrive à un peu plus d’un demi-million de visas délivrés par ces trois pays qui ne représentent pas l’espace Schengen à eux seuls», a-t-il ajouté, réfutant l’existence de lien entre la politique européenne en matière de visas et «la limitation des importations des produits européens».

Voilà pour le discours officiel, tenu au moment où un ensemble de faisceaux laisse à penser que, derrière les assurances de l’ambassadeur, se cachent d’autres facteurs difficilement avouables publiquement. En premier lieu, la volonté française d’empêcher un tant soit peu les demandeurs «potentiellement à risque de rester en France» d’obtenir le sésame.

La position du directeur central de la Police aux frontières française est claire sur la question. Lors de son passage devant la commission du Sénat, il a déclaré que l’Algérie inquiétait ses services, s’agissant du trafic de visas délivrés par les différents consulats de France dans le pays. Le responsable a demandé aux autorités consulaires de son pays de «durcir les modalités de délivrance des visas pour les (jeunes) Algériens», en arguant qu’en 2017, 10 000 Algériens en situation irrégulière en France ont été expulsés.

Autre point de friction : les consignes de Bruxelles après le refus des Algériens d’ouvrir des camps de tri de migrants sur son sol. Le niet d’Alger serait l’une des raisons qui a poussé les pays de l’UE à serrer la vis pour l’octroi des visas. Enfin, derrière ces nouvelles restrictions, se cache une affaire de gros sous. Face à la crise, les Algériens ont décidé de limiter les importations, une décision très peu appréciée par certains pays de l’Union européenne.

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Auteur
El Watan

 




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