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L’étonnant paradoxe des filles discriminées !

Femmes recherches

Laboratoire. Image par Michal Jarmoluk de Pixabay


On constate à travers le monde une inégalité très significative entre les deux sexes en ce qui concerne le nombre de candidatures dans les filières scientifiques. Elles sont aussi compétentes que les garçons mais ne sont pas convaincues qu’elles le soient dans ces domaines 

Si nous excluons l’argument de leurs capacités cognitives moindres, une bêtise monstrueuse, il faut à l’évidence exclure également le lien avec les sociétés discriminatoires comme les pays musulmans et autres situations du même type. La Tunisie étant dans les premiers rangs mondiaux.

Et ne me dites surtout pas que ce pays a toujours été plus ouvert pour les femmes par la politique de Bourguiba. Évitez-moi de me mettre en colère comme je le fais à chaque fois que je rédige des papiers sur le pseudo phénomène tunisien en ce qui concerne l’égalité des sexes, plus notoire dans  ce pays dit-on.

Ainsi, les pourcentages du choix des filières scientifiques sont particulièrement élevés dans ces pays relativement à la moyenne mondiale. C’est très étonnant mais les chiffres d’une étude de l’Unesco, donc à base mondiale, le confirment, je vous engage à les consulter.

Parmi les très nombreuses conclusions, j’en choisis deux, la première est celle qui est la plus relevée quel que soit le pays et la seconde qui me parle le plus même si elle n’est que très marginalement mentionnée.

La première est une évidence, le poids des stéréotypes qui finissent par influencer les jeunes filles. Elles sont nombreuses à être convaincues que leurs capacités les excluent naturellement des filières scientifiques.

Et ce n’est pas récent. Le point de départ le plus significatif est constaté lors de la Renaissance. C’est stupéfiant car son appellation rappelle à notre esprit collectif qu’elle ouvre la période à venir, celle des Lumières. C’est pourtant un grand siècle de sciences et d’ouverture des mentalités qui vont contribuer au déclin progressif de la mainmise des dogmes de la religion chrétienne. 

La Renaissance est paradoxalement une période noire pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Les femmes ont été exclues des domaines de la science, de la culture, de la pensée économique et de la politique. En fin de compte de presque tout. 

Puis c’est au siècle des Lumières de poursuivre cette voie. Entre autres points, l’Académie française supprime la féminisation des noms des métiers. Voilà pourquoi les appellations d’autrices, de doctoresse, de peintresses et ainsi de suite ont été supprimées du langage. L’échec est flagrant dans la tentative très récente de généralisation de la féminisation des noms de métiers dans l’écriture qu’on appelle inclusive.

Ainsi, comme nous l’avons déjà dit, à force de créer des stéréotypes, la grande majorité des filles se sont convaincues que ces métiers n’étaient pas de leur compétences ni même décents pour elles en raison des normes sociales.

Mais c’est une seconde explication qui me touche à titre personnel et cela se comprend. C’est le phénomène étonnant du choix des filières scientifiques par les jeunes filles dans les sociétés qui, à l’évidence, les traitent de sous-humains, c’est le cas des pays musulmans. L’explication serait que la grande majorité d’entre elles ont l’habitude de se battre pour un petit bout de liberté dans leur choix.

Elles savent que le sommet à franchir est très haut mais ce qui est surprenant et qu’elles font de gros efforts pour y parvenir. Dans le même temps, elles sont convaincues de la diminution de leurs capacités qui seraient inférieures à celles des hommes.

En fin de compte, elles agissent d’une manière permanente avec l’expérience de soumission et n’ont pas peur de s’aventurer dans des chemins difficiles lorsque les états liberticides le leur permettent.

Ces états sont des plus rétrogrades mais comme pour les régimes communistes d’autrefois, ils savent qu’il leur faut une puissance dopée par l’apport des femmes. Mais ces états savent qui si l’apport est important, un plafond de verre doit les arrêter aux portes de l’accession aux postes les plus élevés. C’est un phénomène mondial mais surmultiplié dans les pays musulmans

En quelque sorte, ils leur signifient encore plus que dans les autres régions du monde qu’elles  sont naturellement vouées, par leur condition de femmes, à des postes très secondaires. Seules quelques-unes prendront le rôle de vitrine de la propagande.

Il me reste juste à vous faire part d’une étude très sérieuse que j’ai menée sur un échantillon des plus fiables, moi-même. Le constat est que je n’ai pas tenté l’inscription dans les filières scientifiques alors que, n’en doutez pas, je suis un homme. 

Après une longue et fastidieuse recherche, ma conclusion est que j’étais le plus nul au monde dans les filières scientifiques enseignées au lycée. Étonnant pour un homme, non ?

Boumediene Sid Lakhdar

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