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Lettre à Abdelouahab Fersaoui

TRIBUNE

Lettre à Abdelouahab Fersaoui

« Si tu trembles d’indignation à chaque injustice commise dans le monde, alors tu es l’un de mes camarades.» Che Guevara

Ce soir je tremble, je bous de colère devant l’injustice dont tu es victime. Tu viens d’être condamné à une année de prison ferme, en toute honte bue, par un fonctionnaire d’un tribunal de l’inquisition, en application des ordres de la police politique qui continue de sévir contre toute voix discordante, contre tout homme libre qui refuse d’obtempérer à l’ordre établi.

Quelle lâcheté que de se venger de cette matière du président d’un mouvement qui continuait de manifester, dans un moment où les plus récalcitrants des militants étaient restés cloîtrés chez eux, attendant un changement qui tomberait du ciel.

Tu étais en première ligne avec tes camarades de RAJ à braver le danger de l’interdiction de manifester à la capitale, criant à gore déployée ta soif de liberté et de changement. Ton courage est exemplaire et ta détermination a inspiré plus d’un.

Je ne te connais pas personnellement, mais vu l’acharnement qui s’abat sur toi, tu dois être quelqu’un de rebelle, qui a tété de la mamelle de la droiture et de la constance, car les gardiens du temple n’aiment pas les hommes de ta trempe, ils leur préfèrent les faux-semblants à l’échine flexible, qu’ils guident comme des moutons pour les sacrifier par la suite sur l’autel de la servitude.

Tu retourneras ce soir dans ta cellule, abattu peut-être par la fatigue et l’humiliation, mais tu sortiras certainement dans quelques jours ou dans quelques mois, mais sache que tu sortiras grandi et nous viendrons nombreux pour te saluer pour ta bravoure et pour ton abnégation, ton sens du sacrifice et de ton humilité. Nous te réserverons l’accueil que tu mérites et nous te porterons dans nos cœur à jamais.

Sache que tous les hommes libres comme toi sont fiers de toi, ils sont prisonniers tant que tu resteras enfermé. Ne sois pas triste, camarade. Très cher est le prix de la liberté. Tu n’es pas le premier mais j’espère que tu seras le dernier à être emprisonné pour ses opinions.

Nous sommes en trêve sanitaire comme tu le sais, mais dès que cette pandémie sera finie, nous reviendrons dans la rue pour continuer le combat et réclamer ta libération et celle des autres. Dans l’espoir de te revoir libre, j’espère que ces quelques mots t’apporteront de la baume à ton cœur outragé. Salutations.

Auteur
Salim Chaït

 




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