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Lettre ouverte à M. Beldjoud, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales

APPEL

Lettre ouverte à M. Beldjoud, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales

Des habitants de la ville de Sidi Mezghiche, dans la wilaya de Skikda, nous ont fait parvenir cette lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud.

Monsieur le Ministre, 

Alors que la planète entière est effrayée par une pandémie qui met la vie des milliards d’êtres humains en danger, dans la présente lettre, nous nous adressons à vous monsieur le Ministre de l’Intérieur, pour faire part de la souffrance d’un lotissement situé à l’est de la ville de Sidi Mezghiche (au sud-ouest de Skikda) ayant été jusqu’à peu un cadre urbain exemplaire. Nous, les habitants du lotissement 04, habitons une cité dont les lots ayant été vendus avec un certificat de possession. Pour les seize lots, un réseau d’assainissement, des lignes d’eau et de gaz a été conçus pour la portée du nombre de lots légalement vendus, car notre lotissement est l’une des rares zones urbaines réglementées au niveau de la commune de Sidi Mezghiche. 

Avec la vente de deux lotissements non réglementés, l’une à droite et l’autre à gauche du nôtre, la belle image de notre lotissement s’est envolée. Il n’en reste qu’un beau souvenir d’une cité saine et sereine. 

En fait, aujourd’hui, nous sommes menacés par deux dangers. Primo, un danger écologique. Secundo, un problème de pollution sonore. 

La première menace est due aux eaux usées qui inondent la route déjà déformée. Ces eaux immondes proviennent des habitats « illégaux » se trouvant à gauche de notre lotissement. Ainsi, ces constructions supplantent, comme des mauvaises herbes, le réseau d’eau, de gaz et d’assainissement dont la capacité fut conçue pour notre lotissement réglementé. Quatre habitants de ce lotissement ont d’ailleurs bronché leurs décharges sanitaires dans notre ligne. Cela n’est pourtant pas sans conséquences pour la chaussée qui se trouve entièrement défaite tout comme les bas-côtés. Voir que le réseau de l’assainissement n’en peut plus, les puisards sont inondés. 

De ce fait, nous suffoquons d’odeurs nauséabondes qui se dégagent des égouts, car les puisards ne supportent pas le surplus, illégal. Les insectes les plus venimeux trouvent ainsi refuge dans ces égouts inondés. Notre vie est alors exposée à d’autres épidémies telles que le choléra, mais aussi d’autres maladies aussi mortelles que l’actuelle pandémie.

 Les autorités locales se sont intervenues –nonchalamment – une seule fois pour déboucher le puisard qui déborde régulièrement.

Auriez la gentillesse, monsieur le Ministre, de nous permettre de dire que cette action faite par les services locaux ne résoudra jamais ce problème. Car si on veut éradiquer cette catastrophe écologique, il faudra refaire la ligne d’assainissement ou faire une autre couvrant la décharge des lots non réglementés. 

Monsieur le Ministre, nous attirons votre attention sur un problème qui n’existe pas seulement au niveau de notre quartier. En fait, les propriétaires terriens qui vendent leurs terres sises au centre des zones urbaines doivent respecter le code de l’immobilier et les règles de l’urbanisme. Monsieur le ministre, ces vendeurs de terre encaissent des fortunes puis laissent flotter des dégâts écologiques, mais aussi urbains. Nous arrivons ainsi à notre deuxième préoccupation : la pollution sonore. 

Monsieur le ministre, 

Notre lotissement est conçu pour être une cité résidentielle. Or, la réalité montre qu’il est actuellement un transit où circulent jour et nuit d’énormes engins transportant les matériaux de construction. A cet effet, la chaussée qui était en très bon état cela fait quelques années se trouve maintenant percée de toute part. Le poids lourd qui la traverse chaque minute pour aboutir aux lotissements non réglementés sis à gauche et à droite du nôtre provoquant un bruit assourdissant fait de notre vie un véritable calvaire. En effet, nous n’arrivons plus à avoir la paix en rentrant chez nous. Le ronronnement continu rythme dorénavant nos oreilles et perturbe le cours de notre quotidien.  Maintenant que les routes sont complètement déformées, les propriétaires terriens ont disparu de la scène ; tandis qu’ils devraient assumer entièrement la responsabilité de la dégradation du paysage urbain de notre cité. 

Monsieur le Ministre, le cri de notre quartier a été mis en sourdine par les autorités locales de Sidi Mezghiche qui n’interagissent plus aux préoccupations de la population locale surtout après le blocage au niveau de l’APC. D’ailleurs, d’ex-responsables dans l’APC de Sidi Mezghiche auraient conspiré avec ces propriétaires terriens pour que ces derniers aient pu vendre leurs lots à caractère agricole, situés en plein cadre urbain. 

In fine, Monsieur le Ministre, nous n’avons plus confiance que dans votre compétence qui saura agir en urgence pour mettre fin à la souffrance de la population. Nous vous prions, Monsieur le Ministre, de trouver une solution pérenne le plus vite possible, car notre vie est exposée à un danger aussi redoutable que celui qui guette en ces temps-là l’humanité.

Avec chagrin, mais aussi beaucoup d’espoir,

Les habitants du lotissement n°04 Sidi Mezghiche, wilaya de Skikda 

 




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