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Lettre ouverte à M. le Ministre de l’enseignement supérieur : quel engagement social faut-il ? 

TRIBUNE

Lettre ouverte à M. le Ministre de l’enseignement supérieur : quel engagement social faut-il ? 

Je me permets de vous écrire, M. le Ministre, pour défendre l’idée selon laquelle la capacité de l’Etat à assister le citoyen dans ses soucis quotidiens est avérée. Certes, l’espoir que ma lettre atterrisse dans votre bureau est infime. Mais, m’est-il permis, par indélicatesse d’avouer une telle posture, qui démasque un nihilisme confortable ? 

En effet, je voudrais vous écrire sur la possibilité de créer des mécanismes de soutien à celles et à ceux (les étudiants et les enseignants) qui souhaitent amorcer une formation à l’étranger. Plus précisément, accorder un prêt bancaire au postulant pour pouvoir financer son projet académique. Un projet académique requiert un budget que de rares postulants peuvent assurer. 

Si un prêt était accordé, cela ne ferait que renforcer le désir de savoir que certains postulants ressentent et expriment. Les échanges avec les universités du monde seront d’un immense apport à la nôtre. Les réflexes bourgeois disparaîtront, les replis stérilisants seront dépassés et les conditions d’exercice académique (notamment les rédactions d’articles ou de communications, en créant des revues à comités de lecture internationaux) seront améliorés et les apports optimisés.

Soumettre le savoir aux conditions intellectuelles nationales pourrait, si prudence vis-à-vis de l’idéologie totalitaire était prise, valoriser les protocoles de recherche lancés en Algérie.   

Par ailleurs, cela pourrait diminuer les charges qui incombent à l’Etat dans les bourses qu’il offre. A côté des offres accordées dans le cadre des bourses, l’Etat aiderait à renforcer notre institution universitaire sans se départir de son caractère social.

Des impératifs éthico-historiques supplantent l’engagement idéologique. Ces impératifs jugulent les voies de toute tranquillité existentielle. Les classes défavorisées seraient, dans bien d’aspects, appuyées malgré cette faveur. Les relents libéraux sont visibles dans l’idéologie officielle. 

Se former dans une université étrangère pourrait aider à relayer le savoir national qui peine à dépasser l’épistémè coloniale d’où nous peinons de sortir. Nous pourrions ouvrir des passerelles dans la perception du savoir dit universel.

L’universalisation de notre savoir exige de nous que nous soyons actifs dans tous les espaces où le savoir agit sur la vie des producteurs du sens. 

En espérant que mon interpellation soit perçue comme acte d’un militant socialiste, je reste confiant dans l’engagement public et collectif des masses.

Recevez, M. le Ministre, mes respectueuses salutations.   

Auteur
Abane Madi

 




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