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Lettre ouverte à M. le Président Abdelmadjid Tebboune

TRIBUNE

Lettre ouverte à M. le Président Abdelmadjid Tebboune

Le président Tebboune. Crédit photo : Zinedine Zebar.

Votre Excellence, vous avez en vue d’un développement rapide du pays, solennellement exhorté et appelé, au concours, à la participation et à la contribution des compétences algériennes locales et expatriées.

Suite à votre appel, des réunions, des colloques, des séminaires ont eu lieu récemment regroupant des individus disant accourir de toutes parts, en réponse à l’appel de la patrie. Les compétences locales, s’il en existe, ont fait profil bas ou faux bond. Nous ne leur contestons pas qu’il existe parmi eux des têtes bien pleines, mais le pays a besoin de têtes bien faites. (Montaigne ou un autre ?).

Ceci est le triste mais logique corollaire du parachutage de ministres incongrus, incompatibles et réfractaires à la science. L’un d’eux, tête vide, avait participé lui-même à une réunion de chercheurs à Dubaï. Il n’en avait rapporté que des fringues et autres gadgets détaxés.

Son successeur, crédule au leurre du transfert de technologie, avait participé à la réunion 5+5 à Rome. Il en était retourné bredouille, avec la découverte que les 5 du nord ne cherchent que leurs intérêts et que les 5 du sud doivent retrousser les manches pour se bâtir un lendemain plus clément. Les poules nordiques aux œufs d’or ne sont pas à céder charitablement aux attardés du sud. Quant aux compétences expatriées, elles n’ont pas fait montre du henné de leurs mains, dans les mondanités des plateaux TV.

Tout compte fait, la montagne aura accouché d’une souris et ces cérémonies auront donné une belle jambe à l’Algérie. Nous avons entendu des effusions de vœux pieux et des témoignages saisissants d’un fervent patriotisme. Mais l’essentiel et l’objectif de ces réunions qui est l’apport concret de savoir et d’expérience utiles n’a pas eu lieu. Nous n’avons vu aucune soumission de savoir faire ou remise d’innovations pour répondre au programme du président.

Pour notre part, nous disposons de ce dont manque cruellement, le pays pour lui permettre de lancer des chantiers, sans puiser dans les fonds du Trésor. Nous apportons de l’emploi pour résorber tout le chômage et des richesses inespérées, inouïes et fabuleuses, si par chance, il n’y aura pas des sceptiques ennemis de l’Algérie pour l’en priver.

S’il se trouve encore des gueux résiduels du savoir à El Mouradia qui tenteront de dissuader le Président de croire en nous, nous demandons à son Excellence de leur ordonner de produire quelque alternative à notre travail. Ils ne produiront que de la parlotte, car les scientifiques authentiques sont curieux de nature et aiment voir les découvertes, sans rien renier d’emblée. Nous défions ces damnés sceptiques de se mesurer à nous et nous serions heureux de les confondre devant la justice pour les éliminer des centres de décision pour ne plus entraver l’essor du pays.

Leurs semblables avaient soumis l’Algérie aux fourches caudines du FMI et aux serres des vautours des clubs de Londres, Rome et Paris, pour affamer le peuple algérien et mettre la rue en ébullition. Le temps presse et l’option d’une dépendance de la seule rente pétrolière n’augure pas d’un avenir serein.

Nous suggérons que soit adoptée une nouvelle approche qui évite la perte de temps et éloigne les badauds et les noceurs, afin que le pays mette à profit la technicité et le savoir faire de tous les chercheurs urbi et orbi, sans délais. Il serait souhaitable, opportun et bien avisé qu’il soit ouvert auprès de la présidence, un guichet unique et une boite email (contournant les lourdeurs du MESRS et autres agences rituelles) pour recevoir toutes les contributions que le président pourrait consulter au pied levé. Il est communément admis que la voie hiérarchique, en pratique dans le traitement du courrier est la matrice de la sinistre bureaucratie qui retarde ou annihile les correspondances vitales et importantes.

D’autre part, nous espérons vivement qu’il ne reste plus à El Mouradia de résidus de la damnée censure qui écartait tout courrier qui dépassait l’entendement d’Ouyahia ou de Saïd.

A cette fin, nous espérons que cette lettre ouverte dans la presse patriotique trouvera l’âme affable qui la remettra en mains propres à Monsieur le Président de la République.

Veuillez accepter, Monsieur le Président nos salutations distinguées.

Abdelkader Hadjazi

De l’Alliance Caritative Ahrar Bennabi constituée de chercheurs scientifiques algériens expatriés.

Chairman, Focal Point 

Email : jazairna@gmail.com

Auteur
Abdelkader Hadjazi

 




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