Mercredi 31 juillet 2019
Lettre ouverte aux concepteurs du statut particulier des enseignants
J’espère que les responsables de notre tutelle liront cet écrit, du ministre de l’Education au dernier dirigeant de ce secteur, je vois la nécessité d’écrire sur les problèmes des enseignants parce que l’injustice commise par les auteurs du statut particulier des enseignants est éminemment flagrante, ceux là ont appliqué le principe de deux poids deux mesures.
Cette façon de mettre au rebut les anciens enseignants, en les qualifiant de troupes en voie de disparition, ne fait qu’illustrer le volume de l’ingratitude affiché à l’encontre de ces poutres de l’enseignement algérien.
En lisant, via la presse écrite, les dernières informations concernant la nouvelle classification des enseignants, une forme de consternation m’a envahi, nous venons d’assister à un arbitraire administratif commis par la tutelle à l’encontre des instituteurs du primaire qui se retrouvent ignorés voire méprisés par les responsables qui ont satisfait une tranche d’éducateurs au grand dam d’une autre.
Ces actes nous font rappeler la période du diktat du parti unique où le népotisme et le clientélisme étaient la seule devise qui émaille la scène nationale. J’ignore les critères sur lesquels ces messieurs se sont appuyés pour avaliser une telle décision de réduire la valeur pourtant majestueuse des instituteurs pour les mettre iniquement au bas de l’échelle des considérations. Nul ne nie le travail lassant de ces opprimés de l’alphabet pour initier et préparer nos enfants aux niveaux supérieurs que sont le collège et le lycée, une tâche si pointilleuse qui exige beaucoup de diligence et tant d’opiniâtreté.
Cette dure besogne octroie à l’enseignant du primaire l’épithète du phare de la nation. Les arguments avancés par le ministère concerné se résument en ces points suivants :
– Les nouveaux sortants des universités qui occupent les postes d’enseignants seront désormais classés à la catégorie 14 parce que leurs diplômes de licence leur concèdent le titre de cadres dotés de savoir et de compétences. La vérité est que ces derniers ne sont nullement qualifiés pour assumer ce rôle si complexe, vu la l’ostentation de leur médiocrité sur tous les plans a fortiori le domaine linguistique, car ils sont le produit d’une université nécrosée par l’ilotisme et gangrenée par la politique du laisser-aller qui a fait pulluler la bêtise et fructifier l’hébêtement au sein de ces soi-disant étudiants, les preuves sont patentes, toute la société se désole de cette grave érosion intellectuelle et peine à discerner le bon grain de l’ivraie tant la tumeur moribonde de l’indigence a atteint la moelle spirituelle de la tribu estudiantine.
Leurs certificats de licence ne sont paradoxalement que des attestations qui dévoilent le naufrage cérébral dont ils sont tous victimes, oui, victimes de l’idéologie imposée par le régime en place. Leur nomination en qualité d’enseignants qui s’effectue aveuglément et sans formation aucune, prédispose notre école à un cataclysme plus périlleux qu’est la destruction massive de toute la société.
Les dirigeants de ce secteur savent pertinemment que la faillite de l’enseignement algérien émane surtout du fait d’imposer des méthodes archaïques associées à un programme beaucoup plus confus où des fautes jonchent les livres de lecture. Je propose à monsieur le ministre d’effectuer un sondage auprès des établissements pour s’assurer de la véracité des faits reprochés à ces enseignants appelés pompeusement les licenciés.
Faites une enquête basée sur une volonté de bâtir une école de performance et vous verrez qu’une erreur de diagnostic conjointe à celle d’évaluation ont aidé à donner plus de valeur à ces sortants des universités avec une vacuité intellectuelle très éclatante. La raison dit que l’enseignant doit être promu en fonction de ses compétences et non selon ses certificats, puisque tout est sujet à la contrefaçon dans notre pays.
– Les instituteurs, ces piliers de l’école algérienne, jadis; classés à la catégorie 10, demeureront victimes d’une classification qui porte les présages d’un mépris marié à une forme d’ingratitude criante.
Ces enseignants, grâce à qui notre école a connu l’apogée de la gloire, sont considérés, selon l’appellation de nos chefs, une couche en voie d’extinction, ces chefs qui oublient intentionnellement qu’avec la disparition de ces instituteurs c’est le prestige de l’école algérienne qui disparaîtra.
Le prétexte allégué par la tutelle afin de donner une entorse à l’instituteur est que ce dernier figure parmi ceux qui n’ont pas suivi un parcours universitaire, une logique qu’ils veulent faire admettre par le moyen de la tromperie médiatique d’une part et la force opprimante de la loi, d’autre part.
Le temps où tout le monde sait que la compétence prouvée des instituteurs dépasse l’infime connaissance reçue à l’université, par ces novices diplômés, leurs carences en matière de maîtrise en langue a fait d’eux des sujets pourvus de complexes, abreuvés de mentalités surannées.
Le silence lâche de notre fameux syndicat à savoir le célèbre Unpef qui a cautionné ouvertement la mise à l’écart du rôle vénérable des enseignants du primaire lors des négociations avec le ministère de l’Education, a contribué à nuire à nos intérêts socioprofessionnels, les représentants de ce syndicat n’ont pas défendu la situation pourtant précaire des instituteurs en feignant d’arracher des résultats acceptables.
Ceux là savent bien que leur représentativité subira un effondrement après l’échec prémédité de leurs négociations avec la tutelle. – L’autre subterfuge proféré par notre tutelle pour duper les enseignants consiste à exiger une formation furtive répartie en quelques semaines contre une promotion d’une catégorie aux instituteurs, une façon de léser ces derniers en mésestimant leur indéniable rendement.
Ceux qui s’obstinent à refuser une telle supercherie revendiquent fondamentalement la comptabilisation de leur année de formation dans les ITE, ces instituts qui nous ont hautement formés sur le plan pédagogique et scientifique. Pour toutes ces raisons, monsieur le ministre, de grâce, instaurez l’équité !