Le marché parallèle des devises en Algérie vient de franchir un nouveau cap. L’euro s’échange désormais à plus de 280 dinars, atteignant environ 283 dinars à la vente, un niveau jamais atteint auparavant. Cette hausse spectaculaire confirme l’essoufflement du dinar et creuse un peu plus l’écart avec le taux officiel.
Qui va arrêter la flambée de la devise en Algérie ? Cette flambée n’est pas soudaine. Depuis plusieurs mois déjà, l’euro évoluait à la hausse : autour de 265,5 dinars fin septembre, il avait franchi les 280 dinars en octobre, avant de grimper encore ces derniers jours.
Le dollar suit la même tendance : d’environ 229,5 dinars fin septembre, il est passé à 240 dinars sur le marché noir.
Pendant ce temps, les taux officiels restent quasiment inchangés : environ 151,5 dinars pour l’euro et 129,8 dinars pour le dollar. L’écart entre les deux marchés dépasse ainsi les 130 dinars pour l’euro, un record qui traduit la perte de confiance dans la monnaie nationale.
Plusieurs raisons expliquent cette montée continue :
Une demande plus forte en devises, notamment avec l’approche des fêtes de fin d’année et les besoins des étudiants ou importateurs.
Une dépendance persistante des commerçants et du secteur informel au marché noir pour obtenir des devises.
Une prime touristique insuffisante pour réduire la pression : malgré plus de 450 000 bénéficiaires et une facture de près de 400 millions d’euros en deux mois, l’impact reste très limité.
La nouvelle réglementation sur le “caba”, qui pourrait encore pousser certains vers le marché parallèle.
Cette envolée des devises étrangères pose la question de la capacité des autorités à stopper ou ralentir cette tendance.
Un euro à plus de 280 dinars ne touche pas seulement le pouvoir d’achat des ménages : il risque d’alimenter une hausse des prix plus générale, alors que rien n’indique pour l’instant une baisse de la demande sur le marché parallèle.
Tant que les citoyens et les petites entreprises ne disposent pas de moyens simples et fiables pour obtenir des devises à des prix raisonnables, les places informelles comme le square Port-Saïd continueront de s’imposer comme la “référence”, au détriment de la stabilité économique du pays.
La rédaction

