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L’ex-ministre de la Justice Tayeb Louh condamné à 4 ans de prison ferme pour corruption

Tayeb Loug

Tayeb Louh lourdement condamné

L’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Tayeb Louh, a été condamné ce lundi par le Pôle Pénal économique et financier de Sidi M’hamed à Alger à quatre ans de prison ferme et à une amende de 200 000 dinars algériens. La sentence intervient après des poursuites pour de lourdes accusations de corruption.

Tayeb Louh était poursuivi pour fausse déclaration de patrimoine et enrichissement illicite, des infractions prévues et sanctionnées par les articles 04, 36 et 37 de la loi n° 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

Le procureur de la République près le Pôle Pénal Économique et Financier avait requis, le 24 juin dernier, une peine maximale de 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars algériens. De son côté, le Trésor Public réclamait des dommages et intérêts s’élevant à 200 millions de dinars algériens.

L’affaire qui a mené à cette condamnation porte notamment sur l’occultation et la non-déclaration d’une résidence acquise pour 12 milliards de centimes (120 millions de dinars algériens) à Dely Brahim, dans l’ouest de la capitale. Le montant de cette transaction avait soulevé de sérieuses interrogations quant à son origine. L’ancien ministre a tenté de justifier cette somme par la vente de son précédent logement à Staouali pour 8 milliards de centimes, ainsi que par ses salaires et celui de son épouse.

Le juge d’instruction de la troisième chambre spécialisée avait initialement retenu les charges d' »enrichissement illicite » et de « dissimulation de revenus criminels » à l’encontre de Tayeb Louh, des délits sévèrement punis par la loi sur la lutte contre la corruption.

Cette nouvelle condamnation s’inscrit dans une série de poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien Garde des Sceaux. Tayeb Louh avait été incarcéré le 22 août 2021, suite à une enquête menée par le Bureau de Répression de la Corruption, qui avait abouti à de multiples accusations, dont l’incitation à la falsification, l’abus de pouvoir et l’entrave au bon fonctionnement de la justice.

En 2023, le Conseil de la Cour d’Alger avait rejeté une demande de fusion des peines formulée par l’ancien ministre, et ce, malgré le fait qu’il ait purgé la durée légale de sa première condamnation. Il avait alors écopé de trois ans de prison ferme et d’une amende de 200 000 dinars pour entrave à la justice.

Tayeb Louh a également été impliqué dans une autre affaire d’entrave à la justice, aux côtés de l’ancien inspecteur général du ministère de la Justice, Bellahachemi Tayeb, et de l’homme d’affaires Tarek Kouninef. Dans ce dossier, il avait été condamné à deux ans de prison ferme.

Selon plusieurs rapports et analyses ayant suivi sa chute, l’ancien ministre aurait joui d’une influence considérable au sein de l’appareil judiciaire, lui permettant pendant des années d’orienter des décisions et de manipuler des dossiers sensibles.

Trois anciens premiers ministres, une dizaine de ministres ayant exercé sous Bouteflika sont en détention pour corruption. Plusieurs dizaines de généraux et autres officiers supérieurs croupissent également derrière les barreaux sous diverses accusations.

La rédaction

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