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L’extrême droite manifeste encagoulée à Paris

Extrême droite
L’extrême droite manifeste encagoulée sous le regard de la police.

La manifestation samedi à Paris de plusieurs centaines de militants d’ultradroite, qui n’avait pas été interdite, a suscité lundi 8 mai de vives critiques à gauche et une pluie de critiques, amenant la préfecture de police à se justifier dans un communiqué.

Ce samedi, près de 600 militants du comité du 9-Mai, selon les autorités, ont manifesté à Paris pour commémorer le 29e anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994. Ces manifestants, habillés de noir et souvent masqués, ont exhibé des drapeaux noirs marqués de la croix celtique et scandé, en fin de rassemblement, « Europe jeunesse révolution », le slogan du GUD (Groupe d’union Défense), une organisation étudiante française d’extrême droite réputée pour ses actions violentes et très active dans les années 1970. Selon les informations de Mediapart, deux anciens trésoriers de Marine Le Pen étaient présents à la manifestation.

Lundi, sur Twitter, le sénateur socialiste de Paris David Assouline a notamment interpellé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, estimant « inadmissible d’avoir laissé 500 néo-nazis et fascistes parader au cœur de Paris ». « Expliquez-vous ! », a-t-il sommé dans son tweet. Également sur Twitter, le porte-parole du PCF Ian Brossat, élu de Paris, a de son côté ironisé en milieu de journée, en écrivant : « les casseroles sont manifestement plus dangereuses que les bruits de bottes… »

La manifestation a fait l’objet de nombreuses critiques à gauche alors que depuis l’adoption de la loi controversée sur les retraites, les interdictions de manifester se multiplient en France pour éviter des « casserolades » contre le président Emmanuel Macron et les membres du gouvernement. La préfecture de police de Paris (PP) a justifié dans un long communiqué la non-interdiction de la manifestation d’ultradroite.

La préfecture de police de Paris a souligné que « dans la mesure où cette manifestation n’avait occasionné, les années précédentes, aucun débordement ou trouble à l’ordre public, le préfet de police n’était pas fondé à prendre un arrêté d’interdiction à son encontre ».

« Pas de risque à l’ordre public »

Elle a également fait valoir qu’en janvier, l’arrêté d’interdiction du préfet de police d’une marche aux flambeaux de « Paris fierté » (association réputée à l’extrême droite), avait « été suspendu » par le juge. Le tribunal administratif avait estimé, a relevé la préfecture de police de Paris, que « les antécédents argués de troubles en marge des rassemblements organisés par ce même collectif les années précédentes, ne permettaient pas à eux seuls d’établir un risque de trouble à l’ordre public suffisant pour justifier l’interdiction de manifester ».

« La manifestation du 6 mai a fait l’objet d’un encadrement adapté par les forces de l’ordre, pour éviter tout risque de débordements ou d’affrontements », a ajouté la préfecture de police, qui avait pris un arrêté autorisant l’enregistrement d’images par drone. Elle a promis que « tout fait délictuel constaté lors de cette manifestation ou que l’exploitation postérieure des images permettrait d’identifier, fera[it] l’objet d’un signalement à l’autorité judiciaire. ».

Sur BFMTV, le préfet de police Laurent Nuñez a annoncé avoir « saisi sans attendre la procureure de Paris » sur le fait « que des individus, la plupart, manifestaient le visage dissimulé », ce qui constitue une infraction. « Les conditions juridiques n’étaient pas réunies pour interdire cette manifestation. Je l’assume totalement », a-t-il insisté.

Le préfet s’est agacé que certains puisse l’accuser d’être « plus tolérant avec l’extrême droite qu’avec l’extrême gauche ». « C’est totalement faux et absolument inacceptable à mes yeux », a dit Laurent Nuñez, rappelant son action passée à la Direction générale de la sécurité intérieure puis comme coordinateur de la lutte contre le terrorisme.

Il a souligné qu’une « dizaine de dossiers » concernant l’ultradroite étaient actuellement traités par le parquet national antiterroriste (PNAT).

RFI

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