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L’homme, meilleure ou pire créature du monde animal ?

Le loup

« Homo homini lupus est » est une locution latine signifiant « l’homme est un loup pour l’homme », autrement dit « l’homme est le pire ennemi de son semblable ».

En termes d’instinct de survie, l’homme, qui se prétend civilisé, se différencie-t-il vraiment de n’importe quel autre animal ? Pour démontrer qu’il n’en est rien, il suffit de faire appel aux guerres et aux conquêtes de contrées et de terres lointaines qui ont jalonné l’histoire des hommes ou de jeter un regard sur le monde d’aujourd’hui. À cet égard, l’homo-sapiens est un prédateur qui, pour assurer la survie des siens, est prêt à trucider son voisin, comme le ferait n’importe quel animal pour défendre son territoire et son groupe.

Inutile de donner d’autres exemples que celui des fourmis pour se convaincre d’une loi naturelle que l’espèce Homo-sapiens – qui se croit supérieure à toutes les autres – applique avec les mêmes règles que ces petites bestioles avec lesquelles nous partageons une sacrée dose d’ADN (on estime que quelque 33 % de leurs gènes sont identiques à ceux des humains), en termes de comportements et d’instincts agressifs, pour combattre et repousser ceux qui s’attaquent à notre propre espace d’aisance et de vie. Suivies et filmées par des caméras sophistiquées qui se glissent dans les fourmilières, ces quelques interférences heureuses et malheureuses observées entre fourmis :

En temps d’abondance, les bestioles baguenaudent d’une fourmilière à l’autre, quasiment en touristes bien accueillies, pour partager et se régaler de toutes sortes de réserves de subsistances amoncelées pendant la bonne saison. Quand l’aliment vient à manquer, c’est le branle-bas de combat de chaque côté.

Les fourmis en carence envahissent la fourmilière en abondance pour la piller sans ménagement. La victime à abattre est toute désignée : la pauvre reine que les fourmis envahisseuses décapitent sans ménagement pour prendre possession des trésors de pitance que recèle la colonie, et ainsi perpétuer la survie de la fourmilière d’à côté (Chez nous, telle attitude rappelle l’exemple des r’boub dzair qui se succèdent au pouvoir et se font décapiter par les élus suivants !)

Il y a quelques années, j’avais participé à une conférence en Italie où nous étions pris en charge sous forme de demi-pension pour tous. Les repas de midi étaient servis entre 11h30 et 14h. Comme c’était un self-service, il fallait faire la queue et prendre le plateau de son repas avant de s’installer dans la salle. Tout se faisait de façon impeccable, avec une queue régulière que personne n’osait rompre… jusqu’au jour où un problème d’approvisionnement avait retardé le service et laissait la faim s’installer en chacun de nous.

Jusque vers 13h30, le portail du réfectoire demeurait obstinément fermé. Les conférenciers se sont retrouvés agglutinés et bien serrés comme des sardines dans une boîte …je n’ose vous décrire la cohue qui a suivi l’ouverture du portail… finie la queue bien ordonnée ! Finie la courtoisie ! Finie la civilité ! C’était au jeu de coudes que les uns et les autres tentaient de se frayer un chemin pour enfin agripper leurs plateaux de pitances… la faim justifiant les moyens. Le ventre vide, l’homme ne s’encombre point de scrupules. Ce n’est qu’une fois rassasié qu’il se met à chanter : ki t’echab3 el kerch, rass ighenni stipule le terroir.

Le tribalisme est un phénomène naturel. Un instinct de vie et de survie partagé par les millions d’espèces animales qui vivent ou ont vécu sur Terre, il y a des millions, des milliers ou juste quelques dizaines d’années (je n’ose même pas retranscrire le nombre effarant d’espèces que l’activité humaine a fait disparaître de la Terre, ces dernières décennies).

Pour l’enchantement de dame nature et notre bonheur à tous, il reste encore tant d’octogénaires pour perpétuer la branche « Homo-algerianus » qui survivra à notre extinction. Ce ne sont pas les 246 années cumulées entre Salah Goudjil (92 ans), Saïd Chanegriha (77 ans) et Abelmadjid Tebboune (77 ans) qui contrediraient une telle affirmation. De quoi rendre jaloux toutes les reines des fourmis de la Terre, lesquelles, malgré le fait qu’elles vivent 50 fois plus longtemps que les fourmis ouvrières, ne vivent pas plus qu’une vingtaine d’années. Le record absolu de durée de vie d’une fourmi est détenu par une reine noire des jardins élevée dans un laboratoire : 28 ans et 8 mois !!

Il est évident que quand l’heure de l’extinction sonnera pour l’homme, la fourmi gambadera encore sur Terre des milliers voire des millions d’années après.

À méditer !

En attendant, contentons-nous de nos vieux et des promesses des cieux pour assurer la prospérité de la nouvelle Algérie !

Kacem Madani

 

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