Dimanche 8 décembre 2019
L’honneur rapatrié, le déshonneur exporté
Paris, Liège, Milan, Londres, Genève, Montréal, et bien d’autres villes dans le monde ont vu les consulats d’Algérie assiégés par les algériens qui y demeurent. Munis de leurs drapeaux, entonnant leurs slogans, ils défendent leur honneur, celui de leur pays et de leurs frères du bled. Cette honneur d’être algériens, que leurs aînés ont chèrement gagné durant la révolution.
Dès 1955, encadrés par la Fédération de France, ou la wilaya 7 comme on dit, les algériens de France, par leur engagement et leur sacrifice ont apporté à la révolution durant la guerre de libération un inestimable soutien en œuvrant à influencer l’opinion publique, les intellectuels, les hommes politiques français et à propager la guerre sur le sol du colonisateur.
Après plus de soixante ans, la communauté algérienne à l’étranger, agrandie et enrichie sur bien des aspects, luttant sans se lasser depuis le 22 février, déploie toute son ingéniosité et arrive en grand renfort, encore une fois inestimable, afin de soutenir et épouser le combat des siens.
C’est avec brio, que les algériens parsemés à travers le monde ont fait entendre leur voix et celle de leur peuple, que la plupart des dirigeants n’ont cessé d’ignorer.
Faisant d’une pierre deux coups, en propageant la révolution du sourire, ils rapatrient leur honneur bafoué et perdu depuis plus d’une cinquantaine d’années, celui-là même qui fut défendue autrefois par les braves au prix de leurs vies. Ils le recouvrent et savourent la fierté d’être algérien.
En réalisant cet exploit, ils mettent à nue le déshonneur de ceux qui gouvernent, exporté à travers la planète via les réseaux sociaux et les médias, qui résulte du triste spectacle de voir une poignée d’hommes en treillis et leurs comparses, tentant indignement et lamentablement de s’accrocher à un pouvoir, que tout un peuple leur conteste.
Tout responsable devrait méditer cette citation de Platon, l’un des plus illustres philosophes qu’ait connu l’humanité : le poste où l’on s’est soi-même placé, dans la pensée qu’il était le meilleur, ou qu’il nous était assigné par un chef, il faut y demeurer et en courir les risques sans tenir compte de la mort ni de rien d’autre sinon du déshonneur.