Vendredi 4 juin 2021
« Libérez les détenus », clame la Kabylie
En ce vendredi 4 juin, seule la Kabylie continue de manifester pour un changement dans la gouvernance. Partout ailleurs, le régime a réussi, du moins jusqu’à ce jour, au prix d’une répression brutale à réduire les manifestations.
Les manifestants sont sortis par milliers à Bejaia, Tizi-Ouzou et Bouira en ce 120e vendredi de dissidence populaire. La mobilisation est là, malgré le climat de terreur imposé par le pouvoir sur l’ensemble du territoire.
Les manifestants ont rejeté les législatives du 12 juin et ont dénoncé les arrestations et les violations des droits humains. « Pas d’élections avec la mafia », pouvoir assassin », « Libérez les détenus », « l’opinion n’ est pas un crime », « Pour un Etat de droit. …
A Bouira, la police a violemment réprimé la manifestation. De nombreux manifestants pacifiques Belaïdi Abderrezak « dit Titou » ont été arrêtés, certains ont été relâchés. A Aïn Témouchent, nous avons appris que 24 personnes Hirakistes d’Oran été aussi arrêtés alors qu’ils étaient en visite chez Saïd Riahi qui venait d’être libéré. Parmi eux : six femmes et trois enfants, nous informe le CNLD
Avec 214 détenus d’opinion et des centaines de personnes sous le coup de procédures judiciaire, le mouvement de dissidence a marqué un recul net dans les autres wilayas du pays, laissant encore une fois la Kabylie seule face au pouvoir.
A Alger, comme la semaine dernière, un imposant dispositif policier a été déployé pour empêcher les citoyens de manifester. Ailleurs également les forces de sécurité déployées en force et les nombreuses arrestations ciblées ont sans doute poussé les citoyens à ravaler pour l’heure leur colère.
Cependant, faut-il croire pour autant que l’esprit du Hirak est mort, comme le laisse croire Tebboune et ses ouailles ? Peu sûr, car rien n’a changé depuis février 2019 si ce n’est que les prisons sont bondés de détenus d’opinion et les tribunaux engorgés par les procès des manifestants pacifiques.