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Limogeage du général Yahia Ali Oulhadj : mouvement stratégique ou éviction en douceur ?

Chanegriha et Bouromana

Un changement inattendu est survenu au sommet de la gendarmerie nationale. Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a mis fin, lundi dernier, aux fonctions du général Yahia Ali Oulhadj, jusque-là à la tête de cette institution stratégique. Par décret présidentiel daté du 14 avril 2025, le général Bourommana a été désigné commandant par intérim de la gendarmerie.

La cérémonie de passation de commandement s’est déroulée samedi, en présence du général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP et ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale. Le général  Sid Ahmed Bourommana est de formation universitaire. L’homme, dit-on, a un profil technique aguerri, fort d’une carrière marquée notamment par son passage à la tête de  la direction de l’Institut national de criminalistique et de criminologie.

Né en 1963, à Alger, le général Sid Ahmed Bourommana a été nommé  au poste de chef d’Etat-major de la Gendarmerie nationale en remplacement du  général Yahia Ali Oulhadj. Ce dernier, dont on ignore la destinée après son limogeage, a été désigné, le 3 août 2021, nouveau commandant de la Gendarmerie nationale en remplacement de général Noureddine Gouasmia.

Si ce changement qui vient d’être opéré à la tête de la gendarmerie nationale s’inscrit dans un contexte sécuritaire régional tendu, où les enjeux de sécurité intérieure nécessitent un renouvellement et une adaptation permanente, le départ du général Yahia Ali Oulhadj soulève néanmoins des interrogations.

Longtemps présenté comme un officier proche du chef d’état-major,  Saïd Chanegriha, son remplacement surprise interroge les observateurs sur les motivations profondes de cette décision. Faut-il y voir un simple remaniement stratégique au sein des corps de sécurité ? Ou s’agit-il d’un signal politique plus large, traduisant une recomposition silencieuse au sommet de l’appareil militaire ?

À ce stade, aucune communication officielle n’a été faite quant à son avenir. Sera-t-il reconduit à un autre poste, comme le laisse entendre avec insistance une rumeur évoquant sa possible nomination à la tête de la Garde républicaine ? Ou cette mise à l’écart marque-t-elle la fin de son parcours au sein de l’ANP, par une mise à la retraite en douceur ?

Autant de questions qui restent pour l’instant en suspens, mais qui alimentent les spéculations autour de la nouvelle configuration du pouvoir militaire et sécuritaire en Algérie. On en saura un peu plus, dans les prochains jours. 

Rabah Aït Abache

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