Alors que Westminster et Bruxelles se renvoient la balle, que Theresa May garde espoir de trouver un accord mutuel sur le divorce entre le Royaume-Uni et la Grande Bretagne, tout le monde s’inquiète des retombées économiques et des conséquences politiques sur les deux Irlandes.

Cependant, un autre territoire s’inquiète également du Brexit et des conséquences de celui-ci pour ces habitants. Sur la côte Méditerranéenne, Gibraltar, le territoire britannique d’outre-mer est également menacé par le Brexit bien que sa population ait voté à plus de 90% pour rester dans l’Union Européenne.

Cliquez sur ’outil infographique interactif ci-dessous pour un récapitulatif des principaux évènements liés au Brexit réclamé par les Britanniques lors du référendum de 2016.

Lien infographie : https://www.dailyfx.com/francais/research/brexit-timeline.

Depuis 3 siècles, la couronne d’Espagne dispute à celle d’Angleterre ce coin de rocher au sud de la péninsule ibérique, le territoire de Gibraltar s’est forgé une identité bien à elle et ses habitants s’accommodent parfaitement de leur nationalité britannique. Des eaux alentours et surtout des pêcheurs qui y travaillent, ainsi que de l’accès et du statut fiscal du rocher, le traité d‘Utrecht de 1713 ne dit en revanche pas grand-chose.

Alors que les conversations sont centrées sur la frontière Irlandaise, Gibraltar s’interroge également sur le sort de ses frontières. En effet, les habitants jouissent aujourd’hui d’un accès direct au marché unique auquel ils ne veulent pas y renoncer et qui a notamment mené à un vote quasi-unanime en faveur de l’UE en 2016. La colonie britannique bénéficie en outre d’un statut fiscal unique qui en fait le repère des fonds fiduciaires et des organismes bancaires et financiers. De son côté, le gouvernement espagnol compte bien profiter de cette opportunité afin de renégocier la souveraineté de ce caillou qui offre notamment un port et une situation géographique stratégiques vers l’Afrique du nord et l’Atlantique.

Par le passé, on a rarement demandé son avis à Gibraltar. En particulier, ses habitants n’ont pas pris part au vote de 1975 sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne, ni à aucune des élections européennes jusqu’en 1999. Depuis toujours la grande oubliée des accords européens, la communauté de Gibraltar s’est toutefois vu promettre par Theresa May qu’elle serait prise en compte lors des négociations sur l’accord de divorce.