Lundi 15 janvier 2018
L’Iran serait-il la prochaine cible des Américains ?
Un lance-missiles de fabrication russe. Source Sputnik.
Tous les chemins mènent à Rome, dit le proverbe ! Le 11 décembre dernier, Nikki Haley, l’ambassadrice américaine auprès des Nations Unies n’a pas trouvé mieux que de soutenir devant les fragments énormes d’un missile prétendument iranien, que celui-ci fut lancé du Yémen, contre un aéroport de l’Arabie Saoudite, un pays allié des Américains et membre du club des riches du G20. La célérité du constat laisse plus d’un pantois d’autant que l’officielle américaine n’a pas tardé juste après de prendre l’assistance à témoin pour pointer du doigt le péril militaire que représentent les Ayatollahs: «Imaginez seulement, dit-elle étonnée, qu’il ait pris pour cible l’aéroport de Washington ou de New York. Ou celui de Paris, Londres ou de Berlin!».
Cela rappelle un certain jour de février 2003 quand le secrétaire d’Etat américain Colin Powell, en pleine campagne pour le bombardement de l’Irak, montre à l’ONU un flacon censé contenir de l’anthrax et commente des photos satellite des sites top-secret où se fabriquent des armes chimiques. Un des grands mensonges du début du XXIème siècle, reconnu par le concerné lui-même, ayant servi de subterfuge à la destruction de tout un pays que Bush Senior aurait promis une décennie auparavant de ramener à l’âge de pierre! Dans le jargon politique, cela s’appelle «la fabrication de la peur» ou «la guerre psychologique».
La similitude entre les deux procédés est, à vrai dire, frappante. Pour appuyer ses propos, Powell aurait recouru à une rhétorique belliciste tactique, faisant ressortir des liens presque imaginaires entre Saddam le baathiste laïc et Al-Qaïda de Ben Laden, l’internationale islamiste responsable, selon les Américains, des attaques terroristes de «World Trade Center»! Récemment encore, la C.I.A aurait dévoilé une série de documents compromettants qu’elle avait saisis au moment de l’assassinat de l’élimination d’Oussama Ben Laden au Pakistan. Objectif : prouver au monde que des liens forts existaient entre les islamistes de la nébuleuse terroriste d’Al-Qaida et le pouvoir chiite de Téhéran. Vraie ou fausse ? L’allégation tombe, en effet, à pic au moment des révoltes populaires éclatées dans la capitale Téhéran. Ce qui accrédite l’idée d’une autre manipulation américaine d’envergure, faisant de l’Iran une grande puissance militaire alors que Barack Obama aurait noté, il y a quelques années seulement, que le budget militaire de celle-ci ne représente que le huitième de celui des alliés des U.S.A et le quarantième de celui du Pentagone! L’Iran serait-t-il la prochaine cible américaine alors? Rien ne confirme cette hypothèse mais rien ne l’éloigne non plus dans la mesure où le triangle «U.S.A, Arabie Saoudite et Israël» semble plus que jamais porté sur l’option militaire dans une région qui lui échappe aussi bien militairement que diplomatiquement (Syrie, Turquie, Yémen, etc).