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L’ONS contredit les chiffres du management de Sonatrach 

POLEMIQUE

L’ONS contredit les chiffres du management de Sonatrach 

La baisse est générale de la production du secteur industriel en Algérie selon le dernier rapport de l’Organisme national des statistiques (ONS) au premier trimestre 2019 (01).

Quand bien même ces chiffres sont signalés par cet organisme comme «provisoires», ils demeurent néanmoins très loin de ceux avancés par Sonatrach et, partant le ministre de l’Energie en  ce qui concerne les hydrocarbures, moteur de l’économie nationale. Après un redressement de 0,7%, observé au trimestre précédent, les hydrocarbures affichent une variation négative de – 2,2%, de moindre ampleur que celle enregistrée à la même période de l’année écoulée (-3,6%). A l’exception de la liquéfaction du gaz naturel qui marque un rebond de 9,7%, après des baisses consécutives observées aux quatre trimestres de l’année précédente, les deux autres activités, à savoir la production du pétrole brut et gaz naturel et le raffinage du pétrole brut accusent des baisses respectives de 1,0% et de 16,4%. 

Les spécialistes et notamment ceux du secteur se demandent si la baisse du raffinage de plus 16% ne serait-elle pas programmée « exprès » pour justifier la production de la raffinerie italienne d’Augusta et la mise en œuvre du contrat processing, pourquoi pas les deux à la fois au détriment des raffineries algériennes dans lesquelles le trésor public a mis ses tripes pour leur réhabilitation.

Il y a quelques semaines, une lettre anonyme probablement provenant  des cadres soucieux de l’avenir de Sonatrach et conscients de son importance pour le circuit économique et social de toute l’Algérie, avaient dénoncé tout en attirant l’attention des pouvoirs publics que depuis avril 2017, l’Etat disent-ils « n’a aucun contrôle sur la gestion de Sonatrach ». Les documents qui donnent la visibilité et le suivi de l’ensemble des activités sous forme de rapports d’habitude mensuellement ne parviennent plus aux organes statutaires de surveillance.  Pour la première fois, ont-ils rappelé, les chiffres, et bilans, de Sonatrach sont confus, non-cohérents, et surtout non conformes avec ceux de la Banque d’Algérie et de l’ONS. Ils se demandaient si les pouvoirs publics, très préoccupés par la crise politique n’auraient pas négligé quelque peu le mastodonte auquel cas ce serait le chao économique annoncé.   

1- L’ancien PDG a déjà critiqué les institutions de l’Etat l’année dernière 

Conforté probablement par un clan au pouvoir, notamment extraconstitutionnel, l’ancien PDG de Sonatrach Abelmoumène Ould Kaddour a multiplié les attaques, en remettant en cause les chiffres statistiques fournis par la Banque d’Algérie (BA) et l’Organisme national des statistiques (ONS) ainsi que le Ministère de l’Energie relatifs à la baisse de la production du pétrole et du gaz, notamment le taux de croissance et les performances qui en découlent du mastodonte  lorsqu’il lui a été confié par rapport à ceux d’aujourd’hui. Soit deux ans de promesses vides d’application. 

Rappelons qu’à l’issue de la cérémonie de signature des statuts de la joint-venture STEP en partenariat avec la société française Total dans un projet de pétrochimie, Ould Kaddour est monté d’un cran pour montrer envers les institutions de l’Etat un mépris sans précédent. Il s’est interrogé avec arrogance : « Est-ce qu’on a un système de mesures, de calcul ou d’évaluation de la production ? Est-ce qu’on sait combien coûte l’extraction d’un baril ? » Et de continuer son affront : «A ce jour, on n’a même pas exploité 30% de notre potentiel en hydrocarbures ». Pour lui  « à l’avenir, n aura de très belles découvertes et ceux qui disent que nos gisements sont morts sont très loin de la réalité, on a encore un long chemin à faire ». A ce stade, il se trahit et se contredit en misant uniquement sur les réserves en gaz de schiste qui n’ont jamais été évaluées par nos institutions y compris Sonatrach elle-même.  Moins d’un trimestre de son départ en voilà les résultats !

 2-Le tripotage de la structure HSE serait une des causes de la catastrophe d’Arzew

L’explosion survenue dans la soirée du lundi 1er juillet 2019, au niveau d’une unité de production du complexe de liquéfaction de gaz le GL1Z, de la zone industrielle d’Arzew (wilaya d’Oran) serait selon les responsables qui ont préféré garder l’anonymat par devoir de réserve sans doute, causée par  la perturbation de la direction centrale de l’Hygiène-Sécurité-Environnement( HSE) qui était chargée d’évaluer et surveiller les vieilles installations conformément à la loi sur les hydrocarbures notamment son article 109 et son décret exécutif d’application n° 14-349 du 15 Safar 1436 correspondant au 8 décembre 2014 fixant les conditions de mise en conformité des installations et des équipements relevant des activités hydrocarbures.

Ould Kaddour avait dans son viseur cette direction dès son installation comme s’il l’avait ramenée comme consigne dans ses bagages. En effet si l’on croit ces cadres, au lendemain de son installation, il a décapité cette structure pour désigner un médecin de travail qui n’avait aucune compétence technique pour conduire la conformité des vieilles installations. Le premier, au contraire, a brillé semble-t-il par être major de promotion dans le domaine de l’Hygiène, la Sécurité et l’Environnement. Il se trouve heureusement pour le spécialiste en question qu’il était membre d’une commission interministérielle, désigné par des hautes autorité « en relation dit-on avec le programme de sécurisation des sites névralgiques, Ould Kaddour était obligé d’annuler sa décision pour repositionner le spécialiste dans ses fonctions ». 

Malheureusement,  cela ne durera pas longtemps car dans le cadre de  son mégaprojet SH2030, il saisit l’occasion sur recommandation d’un bureau d’étude « OGB » de s’en passer carrément de la direction centrale HSE en privilégiant le recours à la sous-traitance tout azimut  en même temps en mettant fin aux fonctions de son premier responsable en juillet 2018. (02) « En termes simples, l’Hygiène, la sécurité et l’Environnement apparemment n’apparaîtront plus dans la nouvelle vision organisationnelle du groupe Sonatrach » disent-ils 

3- Conclusion

Ces cadres justement , se demandent comment se fait-il que l’actuel PDG fraîchement nommé, fortement imprégné de la situation des installations à Sonatrach pour avoir occupé « pour quelques semaines le poste de directeur central HSE » n’en a pas fait sa priorité et semble poursuivre dans la même voie que son prédécesseur.

Pourtant, il y a eu tout un débat à Sonatrach sur cette question d’un programme directeur voire stratégique du HSE dans le groupe qui a disparu de l’organisation au profit de la sous-traitance étrangère.

R.R.            

Renvoi 

  1. http://www.ons.dz/IMG/pdf/IPI1T2019.pdf

  2.  http://bourse-dz.com/explosion-darzew-la-responsabilite-directe-de-ould-kaddour-et-hachichi

Auteur
Rabah Reghis

 




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