La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a mis en garde contre la dégradation du climat social dans le secteur des transports, où la fermeture du dialogue aurait, selon elle, ouvert la voie à une gestion autoritaire des conflits professionnels.
Louisa Hanoune évoque près de 180 licenciements ou suspensions, dont une partie en dépit de décisions judiciaires définitives ordonnant la réintégration des travailleurs concernés.
Pour la cheffe du PT, le refus persistant de plusieurs entreprises portuaires — à Alger, Mostaganem ou Oran — d’exécuter des jugements « rendus au nom du peuple algérien » constitue un précédent grave. En laissant s’installer un conflit frontal entre administrations et justice, le secteur des transports mettrait en péril un principe central de l’État de droit : l’obligation d’exécuter les décisions judiciaires, notamment par les institutions publiques.
La situation est exacerbée par l’emprisonnement ou la poursuite judiciaire de syndicalistes, dont le cas emblématique de Lounès Saïdi et celui de dix travailleurs de la SNTF placés en détention provisoire pour des faits liés à une grève. Pour le PT, cette séquence traduit une évolution inquiétante : la criminalisation de l’action syndicale, au moment même où les autorités annoncent des mesures sociales telles que la hausse du SNMG.
Louisa Hanoune oppose cette logique de fermeture à la démarche du ministère de la Santé, qui a récemment multiplié les rencontres avec les partenaires sociaux. Selon elle, cette différence d’approche révèle un problème structurel dans la gouvernance du secteur des transports, qui persiste à traiter les revendications sous l’angle disciplinaire ou judiciaire plutôt que par la négociation.
Les dossiers non résolus dans les ports de Mostaganem et d’Oran — refus d’exécuter des jugements, mise à l’écart de lanceurs d’alerte, vide administratif prolongé — illustrent un défaillance de gestion qui dépasse les simples litiges professionnels. Ils traduisent, selon plusieurs travailleurs, une crise de confiance envers les institutions et une incapacité du secteur à appliquer ses propres règles.
En l’absence d’intervention des autorités de tutelle, les employés concernés envisagent des recours supplémentaires et des actions pacifiques. Cette situation relance un débat central : celui de la capacité de l’État à arbitrer les conflits sociaux et à garantir le respect du droit, y compris au sein de ses propres entreprises.
La rédaction
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