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Lounis Aït Menguellet revisité : « Ddin amcum », entre culte turpide et dettes…mystiques !

POESIE

Lounis Aït Menguellet revisité : « Ddin amcum », entre culte turpide et dettes…mystiques !

Que dire de l’album « Isefra » qui n’ait été dit ? (*) sinon que Lounis nous a servi du grand Aït Menguellet avec des textes d’une beauté rare, ciselés au mot près. 

Pour la petite histoire, rappelons qu’à la sortie de l’album, une polémique s’était très vite installée et enflée autour du titre « Ddin amcum », et qui signifie, selon nous, culte turpide ou maudite religion. Sommé, encore une fois, de s’expliquer, Lounis se défend d’agresser quelconque croyance, en expliquant que la chanson parle de « tlaba », c’est-à-dire de dettes. De toute évidence, on ne peut qu’être d’accord qu’il s’agit bien de dettes. À part que, selon notre propre interprétation, ces dettes sont plutôt d’ordre… mystique ! 

Pour paraphraser l’ami Jiji, citant Nazim Hikmet : « les chants des hommes sont plus grands que les hommes ». De ce fait, il nous est permis de donner une signification différente de celle qui en est mise en avant par l’auteur. D’ailleurs, en règle générale, dès lors qu’une œuvre est distribuée sur le marché, elle n’appartient plus à son auteur mais au grand public et à ses fans. Yek akka a Dda Lounis neɣ alla !?

« Ddine amcum », entre culte turpide et dettes mystiques 

Les unes aux autres

Les générations se succèdent

Les années s’amoncellent

Qui sait quand prendront fin nos tourments 

Qui sait si le jour viendra où nous serons

Ni créanciers

Ni endettés

Avec le culte turpide nous rompront

 

Il y en a qui font de la peine

Laminés par les dettes mystiques

La religion les rend malade

Tout autant que si leurs poches étaient vides 

Dès qu’il se débarrasse de l’une

Voilà que pour le tourmenter la suivante rapplique

Chaque fois qu’une autre l’atteint

Elle vient lui user la chair

Qui sait si le jour viendra où il sera

Ni créancier

Ni endetté

Du culte turpide il sera délivré

 

Depuis que se vend le néant

Vous l’achetez toujours à crédit

Couverts de ramilles en guise de voile

De chaque transaction vous êtes dupés

Les habiles entassent le grain

Pendant que vous monnayez la religion

Extirpe-toi vite de cet engrenage

Avant que la lumière ne te soit voilée

Qui sait si le jour viendra où tu sera

Ni créancier

Ni endetté

Du culte turpide tu seras délivré

 

Nous tissons nos dettes telle une toile

Chaque étoffe placée avec soin

Les uns en paroles d’autres par écrit

La nuit d’acquittement nous rêvons

Le quidam ne trouve jamais son compte

Où qu’il aille de dettes il est criblé 

Avec ou contre son gré il est piégé

À ses dettes vous en rajoutez

Il s’impatiente du jour où il sera

Ni créancier 

Ni endetté

Du culte turpide il sera délivré

 

Un jour je me suis réveillé de bon matin

Avec mon âme je me suis réconcilié

J’ai circonscris la calamité

Je me suis entendu avec moi-même

Pour restituer et récupérer

De ma religion je me suis séparé

Mes créanciers ont repris ce que je leur devais

On ne peut rien me reprocher

J’ai vécu jusqu’au jour où je suis enfin

Ni créancier

Ni endetté

Du culte turpide je suis délivré 

Renvoi

(*) https://www.lematindz.net/gresults.html?cx=003182576678306836449%3Aauaeacahp3y&cof=FORID%3A10&ie=UTF-8&q=le+ciseleur&sa=Ok

Auteur
Kacem Madani

 




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