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Lounis Aït Menguellet revisité : « Taqsit-ik » ou le récit perpétué

POESIE

Lounis Aït Menguellet revisité : « Taqsit-ik » ou le récit perpétué

Dans la série des titres peu connus de Lounis Aït Menguellet, nous vous proposons une traduction de « Taqsit-ik » tiré de l’album Aqvaïli sorti en 1984. Mot à mot « Taqsit-ik » signifie ton récit. C’est le récit de la survivance. Celle de nos tribus (au sens affectif) en général, celle du Kabyle en particulier.

Il faut dire que les sujets développés dans Aqvaïli gravitent autour d’une thématique centrée sur le Kabyle et la Kabylie. Le regard est sans appel, Lounis glorifie la langue tout en mettant en relief nos carences, nos petits et nos grands défauts d’humanoïdes.

Au vu de ces malheureuses empoignades entre nos géants de la politique Saïd Sadi et Ferhat Mehenni, il est bon de laisser couler la rhétorique infaillible de Monsieur Aït Menguellet et que nos deux ex-compères réécoutent le titre Aqvaïli. Malheureusement, nous le savons bien, Taqsit enssen tuggi ats’ekfou !

«Taqsit-ik», le récit perpétué

Ton récit n’a pas de fin

Malgré le temps assassin

Si on le transformait en couplets

Il surpasserait les astres en quantité

Ton récit cherche une issue

Même si moult époques il a traversé

Même si nous en rallongeons les épopées

Viendra le jour où par le temps il sera figé

 

Toute lésion besoin d’un pansement

Tout pansement a besoin d’une lésion

C’est notre chair que nous consommons

Sous les mots nos plaies nous dissimulons

Nous savons exprimer la vérité

Mais nous savons aussi piéger

Notre frère quand il apparait

 

Ton récit n’a pas de fin

Malgré le temps assassin

Si on le transformait en couplets

Il surpasserait les astres en quantité

Ton récit cherche une issue

Même si moult époques il a traversé

Même si nous en rallongeons les épopées

Viendra le jour où par le temps il sera figé

 

Quand Il y en a un qui réfléchis

Il y a un autre qui assombrit

Pendant que d’aucuns sont malmenés 

Ils ont beau chercher 

Rien par eux n’est trouvé

Un Homme parmi eux serait peiné

Il en serait affecté

Vers l’obscurité embarqué

 

Ton récit n’a pas de fin

Malgré le temps assassin

Si on le transformait en couplets

Il surpasserait les astres en quantité

Ton récit cherche une issue

Même si moult époques il a traversé

Même si nous en rallongeons les épopées

Viendra le jour où par le temps il sera figé

 

À l’ombre tu cherches le soleil

Ta vie n’est qu’atermoiements

Sous le soleil tu cherches l’ombre

Tu espères le changement

Tu ne sais pas encore

Combien toi le Kabyle tu fais pitié

Combien nous les kabyles faisons pitié

 

Auteur
Kacem Madani

 




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