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 L’UE discute des effets de la crise ukrainienne 

UE

La réunion des 27 pays de l’Union européenne UE) a été en cette fin de semaine un vrai théâtre de marchandages et montre que chacun de ses membres tente de « sauver sa tête».

En effet, selon l’agence Bloomberg qui cite « des sources au courant des discussions », l’UE a difficilement convaincu les participants des objectifs «tous tracés » par Washington qui consiste à mettre en œuvre le sixième train de sanctions européennes avant la célébration de la 72e année de la libération l’Europe le 9 mai prochain, date qui coïncide avec les vœux de Vladimir Poutine de célébrer à sa manière en Russie comme le « jour de la victoire » sur l’Allemagne nazie. 

Les médias spéculent sur des annonces importantes du leader de la Russie. Seulement, cette fois-ci le train de sanctions touche l’embargo sur l’énergie qui a été dès le départ considérée comme une « ligne rouge » difficile franchi. Comment ? En différant l’échéance jusqu’à 2024 pour les membres « fortement dépendants » du pétrole russe comme la Hongrie et la Slovaquie. Pourtant, aucune discussion sur les vraies causes de cette crise autour des ambitions de l’OTAN sous l’impulsion américaine de s’entêter dans sa stratégie «d’otaniser » l’Est de l’Europe malgré les dégâts causés déjà. 

Pour « brouiller » les causes et leurs effets, les analystes américains mettent sous les feux de la rampe les grands groupes pétroliers y compris l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (l’OPEP) et ses alliés comme les grands gagnants de cette flambée des prix du baril et, partant celui du gaz comme s’ils étaient les faiseurs des prix et la cause principale de la « stagflation » en perspective.

Or, les prix élevés ne sont pas l’œuvre des fondamentaux du marché mais celui des conséquences géopolitiques qui laissent la main aux rumeurs et les fake news pour agir sur l’évolution des prix de l’énergie avec toutes les conséquences économiques qui en découlent. C’est donc cette flambée des prix qui enrichit les compagnies pétrolières indépendamment de leur volonté et, par conséquent,  stimule l’inflation et maintenant affecte la croissance. 

L’OPEP justement a compris pour une fois sans influence de quiconque que l’offre est suffisante et donc s’est rabattue sur la libération de ces 432 000 barils habituels en sachant pertinemment qu’ils n’auront aucune incidence sur un marché branché constamment sur l’évolution de la situation en Ukraine. 

Pendant que les principaux concernés tergiversent à trouver une solution durable, raisonnable dans leur propre continent, les effets de la crise ukrainienne s’étendent progressivement au monde entier et pratiquement dans tous les domaines. Ainsi, le 4 mai dernier, le rapport du réseau contre les crises alimentaires, mis en place par l’Organisation  des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture et le Programme alimentaire mondial (PAM), alerte sur la hausse « alarmante » de l’insécurité alimentaire. 

La faim aiguë atteint des niveaux sans précédent et la situation mondiale ne cesse d’empirer, notent les responsables de ces organisations. Selon le directeur du PAM, la flambée des prix des denrées alimentaires notamment celle du prix du carburant, conséquence directe de la guerre en cours en Ukraine, ont créé une « tempête parfaite» capable d’emporter de plus en plus de personnes au bord de la famine. Le rapport stresse surtout sur l’Ethiopie, le Sud de Madagascar, le Soudan du Sud et le Yémen sans compter ceux qui s’alimentent en blé ukrainien et russe comme le Liban, l’Egypte et l’Algérie pour ne citer que ceux-là.                                                  

Rabah Reghis

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