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L’UE persiste : baisse de l’exportation du gaz algérien vers l’Europe

Energie

Ce constat figure noir sur blanc dans les deux deniers rapports de l’Union européenne (UE) du premier et du second semestres avec une mise à jour au 2 novembre 2022 par le think thank créé en la circonstance pour le compte de l’Union européenne en 2004 et active effectivement depuis 2005 sous le nom de Bruegel. (01)

Ainsi, livre le document de ce groupe de réflexion, les livraisons en gaz au mois d’octobre 2022 confirment la tendance d’une baisse drastique du premier et du second semestres  trimestre de l’année en cours.

En effet, le rapport de l’UE du premier trimestre avance une baisse de 19% (02) tandis que celui du second trimestre l’a situe à 15% (03) confirmé par d’autres sources. Et de poursuivre, la quarante deuxième semaine de cette année, l’Europe a reçu à peine 587,1 millions de m3 au rythme journalier de 84 millions de m3 par jour.

Comparé au volume durant la même période de 2021 avec 674,4 millions de m3 par jour livrés au rythme de 96 millions par jour, soit un déficit de -12 millions de m3  alors que ce continent s’attendait à beaucoup plus de son partenaire avec lequel de nombreux contacts ont été pris avec des engagements fermes.

Le 30 septembre 2022, les livraisons journalières s’effectuent autour de 111 millions de mjour pour redescendre le lendemain à 84 millions de m3 par jour puis à 72 millions de m3/jour le 30 octobre 2022. Soit près de -35%. Pourtant, en réponse à la polémique sur la capacité de l’Algérie à honorer ses engagements envers son partenaire italien, un communiqué du ministère de l’Energie algérien, repris par l’organe de presse étatique (04) dans sa livraison du 21 septembre 2022, déclare que l’Algérie aurait livré à l’Europe via l’Italie à ce jour une quantité supplémentaire depuis le 30 juin 2022 de 3,9 milliards de m3  pour atteindre un total livré de 17,8 milliards de m3. Ce communiqué, précise que «l’Algérie renforcera sa position de premier fournisseur de gaz de ce pays qui va recevoir encore 10 milliards de m3 de gaz supplémentaires dans les prochains mois ».

On s’attend même à beaucoup à plus avec la mise sur réseau dès septembre du niveau producteur de gaz à Hassi R’mel dit Lias Carbonaté avec près de 25 forages en cours de réalisation pour atteindre un niveau supplémentaire dépassant cette quantité de loin par an en attendant la mise en production des champs en développement pour monter crescendo au-delà. L’Organisation des Pays arabes exportateurs du pétrole (OPAEP) avait mis dans son rapport du mois d’août l’Algérie sous les feux de la rampe en la classant première dans la liste des investissements consentis dans l’exploration production de l’ensemble des pays arabes avec 7 découvertes. Pourtant ceci n’est pas nouveau car le mastodonte public a toujours pris le risque pour investir beaucoup plus que ces partenaires.

Ainsi, de 1986 à 2021, le montant global des investissements en exploration production que Sonatrach a consenti dépasse les 21 milliards de dollars et compte atteindre 25 milliards de dollars d’ici 2025. Par contre, ses partenaires ont investi durant cette même période moins de 10 milliards de dollars avec peu de risque en campant dans les blocs à proximité des gisements existants ou des installations sur place. C’est pour cela que l’exploitation du domaine minier en production –prospection – recherche ne représente que  40 %  des 1 750 000 km2.

Le reste est libre à 60%. Dans les faits, l’OPAEP sait pertinemment que la politique énergétique de l’Algérie a toujours eu une portée stratégique. Alors que les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), suivent les événements en favorisant la spéculation pour gagner toujours plus. Cette fois-ci justement si l’OPAEP a mis en avant l’Algérie qu’elle classe première en exploration production c’est parce que la plupart de ces pays ont préféré investir dans l’exploitation pour produire plus et profiter de cette hausse des prix due à un cause géopolitique.

Le Qatar par exemple a envahi l’Europe par le Gaz naturel liquéfié (GNL) dont les prix ont défrayé la chronique. Ce n’est pas du tout le cas de l’Algérie qui n’a pas fait ces calculs et donc n’a bénéficié que de la révision de 6 contrats sur 11 de ses clients pour espérer une recette annuelle d’a peine 50 milliards de dollars pour des dépenses pas loin de ce niveau.

Rabah Reghis

Renvois

(01)https://www.bruegel.org/dataset/european-natural-gas-imports                                                                                                                                        (02)https://ec.europa.eu/info/sites/default/files/energy_climate_change_environment/quarterly_report_on_european_gas_markets_q1_2022.pdf
(03)https://energy.ec.europa.eu/system/files/2022-10/Quarterly%20report%20on%20European%20gas%20markets%20Q2_2022_FINAL.pdf (04)https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.elmoudjahid.dz%2Ffr%2Fnation%2Fapprovisionnement-de-l-italie-en-gaz-l-algerie-honore-ses-engagements-189052%3Ffbclid%3DIwAR1HTGEL9jhDtQ-z2aERsm_P9yNw9N1Vdc7e051WeHj2RqvllJM28hs-r5Q&h=AT0M2hZ7AS0dS8idy_7JXOfeQYO7n_xnLpyCUvH6YrQyB3JuSVfu8PGyjrnizWLm3wxVTlTwJqERXl6Eq9sG9yP-mPyaobPEFG4EYJtjSEc-pvEwm-w2uTVDRKG3GRlGDIi

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