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L’Ukraine affirme que toute la région de Kiev a été «libérée»

Char russe détruit

Au 38e jour de l’invasion russe en Ukraine, les autorités ukrainiennes ont annoncé ce samedi 2 avril que toute la région de Kiev était repassée sous contrôle ukrainien, après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale.

L’annonce a été faite sur Facebook par la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar. Les localités d’« Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l’envahisseur », a-t-elle affirmé.

Plus tôt dans la journée, un conseiller de la présidence ukrainienne avait indiqué que les forces russes opéraient un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord du pays, avec pour objectif de se redéployer vers l’est et le sud pour « garder le contrôle de vastes territoires occupé » et y « dicter durement ses conditions ».

Le ministère britannique de la Défense avait fait état ce samedi matin d’un départ probable des forces russes de l’aéroport de Gostomel, « où des combats se déroulaient depuis le premier jour du conflit ». Pour l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW), cité par l’Agence France-Presse, Moscou a également « abandonné l’effort de prendre Kharkiv », la deuxième ville d’Ukraine, au nord, pilonnées depuis des semaines.

« Une pause de plusieurs semaines »

Ses nouveaux objectifs sont de « viser les forces ukrainiennes » sur place et de « rouler vers le sud-ouest » pour « rejoindre les forces russes » massées dans le territoire de Lougansk, affirme l’ISW. Les forces russes, « après l’échec des opérations pour prendre Kiev et d’autres villes ukrainiennes majeures en mars », « cherchent à prendre l’entièreté des territoires de Lougansk et Donetsk », estime-t-il encore.

Mais d’après le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, cette offensive ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines. « La Russie fait feu de tout bois pour renforcer ses positions au sud, aussi bien avec des forces dégagées d’ailleurs que de nouvelles forces », avance le général, interrogé par RFI, évoquant notamment des renforts syriens et de miliciens de Wagner depuis la Libye.

Or cela prend du temps et le dégel complique le déploiement des troupes. Par ailleurs, le mois d’avril étant celui de la conscription en Russie, des conscrits vont quitter leurs unités pour être remplacés par d’autres. « Je pense qu’il va y avoir une pause de plusieurs semaines, avec toujours des opérations locales, avant une véritable offensive au mois de mai », prédit ainsi le général Dominique Trinquand.

Marioupol pilonnée sans relâche

Toujours d’après l’Institut américain pour l’étude de la guerre, les troupes de Moscou ont « capturé Izioum » (nord-est) vendredi 1er avril « après trois semaines de combat ». Elles « devraient prendre Marioupol dans les jours prochains, même si elles continuent d’y souffrir de lourdes pertes ». Pour Moscou, contrôler cette ville portuaire située sur la mer d’Azov permettrait d’assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu’aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass, Donetsk et Lougansk.

Marioupol reste assiégée et pilonnée sans relâche. Au moins 5 000 personnes ont péri et 160 000 civils seraient toujours bloqués, selon des sources ukrainiennes. Impossibles pendant des semaines, des évacuations ont commencé à petite échelle. Vendredi, « les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions : Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6 266 personnes, dont 3 071 de Marioupol », a affirmé le président Zelensky dans la nuit de vendredi à samedi.

À Kherson (sud), seule grande ville ukrainienne contrôlée par les forces russes, celles-ci « ne devraient pas conduire d’opérations offensives dans un futur proche », selon l’ISW, pour qui elles tenteront plutôt de défendre le territoire qu’elles contrôlent autour de Kherson face aux contre-attaques ukrainiennes. RFI

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