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Lutte et dépendances

DEBAT

Lutte et dépendances

J’aimerais ici, partager un avis de témoin. Je laisserai aux analystes politiques le soin de disséquer et d’en autopsier les raisons, les causes et les secrets d’une situation pour le moins drôle n’eut été la dramatique scénarisation de l’espoir en péril de tout une nation.

Depuis le début des événements que tout le monde situe au 22 février, bien que la mèche soit allumée depuis bien longtemps, on assiste au quotidien à une copie mal renseignée du pire Vaudeville, la moins discrète et à l’ironie surannée.

Les acteurs en ombres chinoises s’esclaffent de la crédulité supposée des spectateurs. Je vis en Kabylie, comme beaucoup de citoyens, je subis les affres de la grève et de la désorganisation maladroitement orchestrée. Je déplore tout de même les résultats obtenus. J’avais attiré l’attention de quelques amis sur la grotesque manipulation des marches et des intentions de désobéissance, en réponse j’ai reçu quelques sourires bienveillants dus à mon âge, qui sait, A has been… Si le réveil était attendu et que je m’en réjouis, je crois très sincèrement que le café qui nous est servi risque de nous emporter. Un poison insidieux nommé ouverture, reconnaissance, concrétisation, khawa khawa, nous est savamment dilué.

A la dernière marche de Tizi-Ouzou, les slogans en tamazight étaient dissonants et étouffés, je ne suis pas un « fou de la revendication identitaire », le mot est lâché par des écrivains et des journalistes, mais, à Tizi, ce jour là, à cette marche précisément le kabyle, langue, je m’entends m’a manqué. Où je veux en venir ? Dans le fond ce n’est pas très compliqué. Des personnalités brillantes aux allants et allures suscitant confiance et engouement, battent le pavé et font entendre leurs voix, celles de la sagesse et de l’espoir, je souhaiterais qu’on les écoute, je ne citerai personne en particuliers ; l’un de ses acteurs a résumé la situation de façon honnête, à mon humble sens – « j’obéirai au peuple, car seul lui, prendra la bonne décision », je ne le paraphrase pas mais j’en ai déduis que. L’élan qui nous porte ne doit pas nous précipiter dans le flot de l’amnésie. Notre Histoire est récente, notre Nation est jeune et ses maux sont si nombreux. Si l’on veut jouir du vent printanier, s’imposeraient alors à nous quelques règles simples. Des règles sans dérogation.

  1. Rassembler l’ensemble des forces vives, sans exclusion et rapidement mettre en place des assises libres, transparentes et autonomes.
  2. Exiger le départ de la junte et du système, pas de chasse à la sorcière mais faire place nette.
  3. Préservons les forces vives et les technocrates qui servent le pays.
  4. Intégrer majoritairement la jeunesse et imposer la parité hommes-femmes.
  5. Associer la diaspora dans toute sa diversité et sa richesse
  6. Tracer un projet de constituante qui sortira notre pays des chemins piégés et éviter tout risque d’embrasement
  7. Redonner à notre Histoire ses lettres de noblesse, ce pays est amazigh, ce pays est une mosaïque, nous devons préserver cette richesse en laissant à chaque groupe en fonction du socle social et culturel le droit et le loisir de gérer son destin immédiat, avec une liberté de contrôle sur son économie, sa culture et son éducation. Ancrer notre pays à l’identité qui est la sienne, une identité africaine décomplexée, Abolir le code de la famille et faire de la femme l’égale de l’homme, garantir le droit de conscience et l’ensemble des libertés publiques et individuelles.

Je ne rêve pas ou si, comme des millions de mes concitoyens, un rêve longtemps tu et tenu au secret, celui d’un pays et d’une nation fraternel dans le respect des différences.

 

Auteur
Akli Drouaz

 




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