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M. Tebboune, le référendum et les voies impénétrables de l’armée !

COMMENTAIRE

M. Tebboune, le référendum et les voies impénétrables de l’armée !

A la veille du référendum populaire, plutôt impopulaire, portant sur la révision de la constitution et tandis qu’un reconfinement sanitaire pointe le bout de son nez à l’horizon la main du seigneur semble se poser encore une fois sur les frêles épaules de la maison Algérie pour en modifier la destinée en cette date historique du 1er novembre.

L’évacuation soudaine de M. Abdelmadjid Tebboune en Allemagne suite à sa contamination par le Covid-19  sur avis du staff médical de l’hôpital militaire d’Ain Naadja renseigne sur la gravité de son état de santé et de son pronostic vital.

En effet, contrairement aux communiqués de la présidence, si l’état de santé de M. Tebboune n’était pas grave, il n’aurait pas été évacué d’urgence à l’étranger à quelques jours d’une scrutin qu’il a voulu et imposé aux Algériens.

Quoi qu’ayant été admis à Cologne dans l’un des fleurons de la médecine allemande à la pointe de la neurochirurgie, il est normal de s’interroger sur la capacité du chef de l’Etat à reprendre normalement ses activités dans un délai « constitutionnel ».

L’épisode de la maladie de Bouteflika qui aura duré 7 longues années et qui a été à l’origine de l’émergence de forces « extraconstitutionnelles » au sommet de l’État et au déferlement de millions de citoyens dans les rues durant le hirak « béni » ne sera sûrement pas rejoué si une telle situation se présentait.

Les tenants de la décision se trouvent aujourd’hui dans une situation aussi complexe que dangereuse pour l’Etat qu’ils dirigent et la nation. L’état-major de l’armée réel détenteur de la décision est mis devant le fait accompli avec un chef de l’Etat sans parti, ni popularité. Que fera-t-il ?

Combien de temps devra-t-il encore s’écouler avant d’appliquer l’article 102 de l’ancienne constitution? ou celui de la nouvelle ?

De fil en aiguille s’impose cette question : M. Salah Goudjil, nanogénaire pourra-t-il assurer la transition pour de nouvelles élections présidentielles ?

Pendant toute cette période l’incolore, inodore et sans saveur Djerrad parviendra-t-il à maintenir un semblant d’ordre et d’activité économique ? Le communicateur en chef, autrement dit le Béria refoulé, M. Belhimer demeurera-t-il aussi muet, lui sis prompt à donner des leçons à tout le monde ?

Les Algériens, par nature compatissent et espèrent un prompt rétablissement à M. Tebboune même s’il a été intronisé, mais ils ne peuvent s’empêcher de se poser toutes ces questions. Ils rêvent de voir toutes ces inquiétudes se transformer en espoir de solutions. Car il faut relever que depuis un an, avec les arrestations arbitraires et les interdictions de toute expression politique, le désespoir a gagné l’Algérie. La fracture politique, sociale et économique est des plus flagrantes. 

Peut-être est-ce là une occasion offerte par le sort afin d’effacer et de revenir à ce moment précis d’éclosion national, juste après la chute de Bouteflika at avant le hold up du Hirak commis par Gaïd Salah, sommes-nous tentés de croire.

Et tout repartirait de ce moment-là, on libérerait les détenus, on dialoguerait et on se déconfinerait politiquement. Peut être est-ce là une main, tendue par Dieu comme aimait à le répéter feu le président Boudiaf. Pourquoi pas ?

Le progrès de l’humanité s’est fait à partir d’idées, souvent folles à l’origine pour le commun des mortels, mais qui ont changé le monde une fois abouties. Le 1er novembre est l’une d’entre elles.

L’état-major de l’armée sera-t-il enfin au rendez-vous de l’histoire ?
 

Auteur
Sofiane Ayache

 




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