Mack Nat-Frawsen est universitaire, consultant en informatique de gestion, c’est un poète écrivain prolifique. Il n’est pas seulement poète mais il est aussi romancier. C’est un intellectuel d’une discrétion rare, qui a fait le choix d’écrire sous le pseudonyme de Mack Nat-Frawsen.
Publier des recueils de poésies et des romans peut paraître paradoxal mais dans le cas de Mack Nat-Frawsen il n’en est rien, car les deux découlent d’une même source poétique créatrice et passer du recueil au roman, loin d’être un dépaysement, est un enrichissement littéraire élevé.
Le Matin d’Algérie : Vous êtes un auteur prolifique, qui est Mack Nat-Frawsen ?
Mack Nat-Frawsen : Quand l’inspiration est là, il faut la saisir pour écrire et peindre des mots sur cette page blanche à portée de main.
Je suis natif de la région des At Frawsen, plus précisément de Mekla. Cette belle région montagneuse, au pied du Djurdjura petite sœur du Kilimandjaro.
En septembre 1993, j’ai quitté la Kabylie pour poursuivre mes études universitaires en France. Après un DEUG A (sciences et structure de la matière), j’ai fait un cursus de deuxième cycle d’ingénieur en génie des systèmes industriels. A la sortie de la fac, j’ai intégré le domaine de l’informatique de gestion où j’exerce en tant que consultant et chef de projets. Un métier qui m’a permis de découvrir la France entière.
Le Matin d’Algérie : Vous êtes un poète, écrivain discret, vous écrivez sous le pseudonyme de Mack Nat-Frawsen, ceci ne risque-t-il pas de desservir votre popularité ?
Mack Nat-Frawsen : Sourire… À dire vrai, je n’aime pas trop que l’on me dise que c’est un pseudonyme, car il n’en est pas du tout. Je l’ai choisi pour rendre hommage à ma région natale. Si une quelconque lumière devait briller sur ma personne, alors je préfère la partager avec cette belle région qui m’a vu naître.
Le Matin d’Algérie : Votre écriture est d’une dextérité poétique rare, comment réussissez-vous cet exploit ?
Mack Nat-Frawsen : Pour être franc, je l’ignore complètement. Pour moi, ce n’est pas un exploit. Je ne fais que lier les mots et accorder les temps. Mais la lecture aide sans doute, car elle est cet océan qui nous inonde de voyages et de rêves.
Le Matin d’Algérie : Vous êtes un auteur singulier, vous passez aisément de la poésie au roman, quels sont les écrivains et les poètes qui vous parlent ?
Mack Nat-Frawsen : Le roman, pour moi, n’est qu’une autre face de la poésie avec un autre orchestre polyphonique. Passer de la poésie au roman serait cet entracte qui permet de passer de la face A à la face B d’une mélodie permettant de peindre des tableaux avec des mots arborant les couleurs de nos états d’âme du moment.
Quant aux écrivains et poètes qui me parlent, ils sont nombreux, mais je citerai feu Christian Bobin qui m’a beaucoup marqué par la force magique et graphique de son verbe, Mouloud Feraoun qui m’a permis de prononcer mes premiers mots dans la langue de Molière, Mohammed Dib, Tahar Djaout, Rachid Mimouni, Ernest Hemingway, Jean Sénac, Jack London, Fernando Pessoa, Pablo Neruda. La liste est longue, mais je n’oublierai pas de citer certains de mes amis écrivains et poètes comme Farid Abache, Youssef Zirem, Améziane Aizaf, Azeddine Lateb et notre serviteur Brahim Saci.
Le Matin d’Algérie : Vous avez beaucoup publié, qu’est-ce qui vous inspire ?
Mack Nat-Frawsen : J’ai publié, à ce jour, dix recueils de poésie et deux romans. Tout peut m’inspirer, mais cela dépend du moment et du lieu. La lecture d’une phrase, dans un roman par exemple, peut faire l’objet d’un flash qui va m’inspirer quelques vers d’un poème. Un voyageur (homme ou femme) sur un quai de gare peut m’inspirer un paragraphe ou quelques pages d’un roman. J’écris souvent pendant mes voyages en train ou en avion.
Le Matin d’Algérie : Que pensez-vous de la littérature algérienne actuelle ?
Mack Nat-Frawsen : La littérature algérienne a connu une belle évolution ces vingt dernières années. J’ai rencontré beaucoup de jeunes écrivains et poètes, dans les différents salons du livre organisés en Kabylie, ainsi que via les réseaux sociaux. À chaque fois que je me rends en Algérie, je reviens avec presque une dizaine de nouveaux livres écrits par cette jeunesse qui n’a pas à rougir devant toutes littératures du monde. Nos jeunes continuent de maintenir cette belle flamme de création littéraire, léguée par nos anciens auteurs et anges tutélaires tels que Mouloud Feraoun, Mouloud Mammeri, Mohammed Dib, Kateb Yacine, Tahar Djaout, Assia Djebar et tant bien d’autres.
Interview réalisée par Brahim Saci
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