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Macron à Alger : coopération, commission d’historiens…

Tebboune Macron

Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune, à Alger, se sont exprimés quelques heures après l’arrivée du président français en Algérie jeudi. Abdelmadjid Tebboune s’est félicité de « résultats encourageants » qui permettent de « tracer des perspectives prometteuses ». Tandis qu’Emmanuel Macron a annoncé l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie.

L’avion du chef de l’État français a atterri en milieu d’après-midi, jeudi 25 août, avec une délégation de plus de 90 personnes. À l’issu de cette première journée, marquée par une visite au Monument des Martyrs, haut lieu de la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance (1954-1962) face à la France, les deux chefs d’État se sont entretenus en tête à tête à la présidence, avant de tenir une conférence de presse.

Le président algérien Abdelmadjib Tebboune a pris la parole en arabe en premier. Il s’est réjoui « d’échanges constructifs » avec Emmanuel Macron, qui prouvent la « profondeur » de la relation franco-algérienne, et a salué une « nouveau cadre de coopération, basé sur la confiance réciproque ».

Le chef de l’État algérien a annoncé qu’Alger et Paris allaient « renforcer la fréquence des visites entre les responsables des deux pays ».

 

 

 

Il a déclaré que le président français et lui-même ont convenu de la « nécessité de renforcer la concertation sur des sujets d’intérêt commun », tels que les questions régionales qui touchent à la sécurité de la Méditerranée, dont la France comme l’Algérie sont riveraines, évoquant également la Libye, et la région du Sahara.

Le président algérien a en outre salué la visite de son homologue français en Algérie, laquelle permet « de définir les nouveaux objectifs » du partenariat stratégique entre Alger et Paris.

« Notre passé a pu parfois nous empêcher de regarder l’avenir »

« Monsieur le président, vous avez tout dit à l’instant », a d’abord estimé Emmanuel Macron, prenant la parole à la suite de son homologue algérien. « Nous avons un passé commun, il est complexe, douloureux et il a pu parfois nous empêcher de regarder l’avenir », a analysé le président français.

« Les dialogues permanents que nous avons eu depuis cinq ans m’ont conforté dans l’idée que nous vivons un moment unique qui doit nous permettre de regarder en face ce passé avec beaucoup d’humilité ». Il ne s’agit pas de « nous débarrasser de ce passé, car c’est impossible : ce passé, ce sont des vies et des histoires », a philosophé Emmanuel Macron.

Création d’une commission d’historiens français et algériens 

Le président français annoncé l’établissement d’une commission mixte d’historiens algériens et français pour étudier les archives sur la colonisation et la guerre d’Algérie.

« Nous avons un passé commun » qui « est complexe, douloureux » et « nous avons décidé ensemble » de créer « une commission mixte d’historiens » pour « regarder l’ensemble de cette période historique », « du début de la colonisation (1830, NDLR) à la guerre de libération (1954-1962), sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives », a déclaré Emmanuel Macron.

« Le passé nous ne l’avons pas choisi, nous en héritons, nous en avons une responsabilité : construire notre avenir » a poursuivi le président français, appelant au renforcement de relations bilatérales.

Sujets d’innovation

Paris et Alger devraient selon lui avancer sur des « sujets d’innovation » chers aux jeunesses algérienne comme française, dont deux en particulier : le numérique, et la création cinématographique. Alger et Paris peuvent s’enorgueillir de beaucoup « de talents dans le numérique », insiste Emmanuel Macron, qui appelle de ses vœux un  incubateur commun de start-up,  pour développer dans ce domaine « les passerelles » au sein d’un « écosystème entrepreneurial franco-algérien »

La visite du président français coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l’indépendance de l’Algérie en 1962. Elle se déroule dans un contexte de fortes tensions diplomatiques tandis que les deux capitales entendent apaiser leurs relations et relancer les partenariats économiques au point mort.

Avec AFP 

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