Le président Emmanuel Macron a appelé au « renforcement des liens déjà forts » entre la France et l’Algérie dans une lettre adressée à son homologue Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Une gerbe sera aussi déposée en son nom mardi au Mémorial National de la Guerre d’Algérie et des Combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris en hommage aux victimes du massacre d’Européens à Oran, le jour même de l’indépendance, le 5 juillet 1962, a annoncé lundi soir l’Elysée.
C’est la première déclaration depuis plusieurs mois de Macron au sujet de l’Algérie.
« L’anniversaire des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 2022, est l’occasion pour le Président de la République d’adresser par une lettre au Président Tebboune ses vœux au peuple algérien et de dire son souhait que se poursuive le renforcement des liens déjà forts entre la France et l’Algérie », a indiqué la présidence française.
« Il y réitère, en outre, son engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires des peuples algérien et français », poursuit l’Elysée.
Le 5 juillet 1962, l’Algérie a proclamé son indépendance, après 132 ans de colonisation française et une guerre de libération sanglante de près de huit ans.
Soixante ans plus tard, les plaies sont encore vives de part et d’autre malgré des gestes symboliques au fil des ans de la France.
En septembre 2018, un an après son élection, Emmanuel Macron reconnaît que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin est mort sous la torture de l’armée française en 1957 et demande « pardon » à sa veuve.
Après la publication du rapport de l’historien français Benjamin Stora, en janvier 2021, il s’engage à des « actes symboliques » pour tenter de réconcilier les deux pays, mais exclut « repentance » et « excuses », ce qui est froidement accueilli à Alger.
Dans le même souci de réconciliation des mémoires, il exprime le 26 janvier 2022 « la reconnaissance » de la France envers les rapatriés d’Algérie et exhorte à « reconnaître » et « regarder en face » le « massacre du 5 juillet 1962 » à Oran, qui toucha « des centaines d’Européens, essentiellement des Français ».
« Il avait alors dénoncé l’engrenage mortifère de la guerre civile et réaffirmé son attachement à ce que la mémoire n’occulte aucun pan de l’Histoire et à ce que celle-ci soit transmise », a rappelé l’Elysée.
La relation bilatérale s’est envenimée en octobre 2021 lorsque Emmanuel Macron a affirmé que l’Algérie s’était construite après son indépendance sur « une rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », suscitant l’ire d’Alger.
Mais les relations se sont progressivement réchauffées ces derniers mois et le président français et son homologue algérien ont exprimé leur volonté de les « approfondir » lors d’un entretien téléphonique le 18 juin.
Avec AFP