Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a déclaré ce jeudi 15 août son intention de « se rendre à Gaza » accompagné de plusieurs dirigeants palestiniens. Cette annonce a été faite devant le Parlement turc à Ankara, où il avait été invité à prononcer un discours.
Coup de poker ou vraie initiative politique ? Mahmoud Abbas, qui ne s’est pas rendu dans la bande de Gaza depuis au moins une dizaine d’années. A Gaza justement, l’armée israélienne a fait 40 000 morts.
Ce dernier s’efforce depuis dix mois de se positionner comme le principal défenseur des Palestiniens sur la scène internationale. Agé, impopulaire, sans pouvoir réel et isolé depuis surtout le début de la guerre à Gaza, Mahmoud Abbas entend se repositionner par cette initiative. Mais il faut croire qu’il a peu de chance d’aller au bout de ce qu’il soutient face aux caméras.
Face aux députés turcs et à Recep Tayyip Erdogan, tous vêtus d’un keffieh palestinien, Mahmoud Abbas a ainsi dévoilé son projet de se rendre à Gaza ce jeudi 15 août devant le Parlement turc à Ankara.
Sans préciser de date, il a affirmé qu’il s’y rendra « avec tous [ses] frères de l’Autorité palestinienne ». « Nous n’avons plus d’autre solution. Même si c’est au prix de ma vie. Ma vie n’a pas plus de valeur que celle d’un enfant de Gaza », a-t-il ajouté, avant de déclarer également son souhait de se rendre à Jérusalem.
Abbas tente de renforcer ses liens avec la Turquie
Lors de son intervention, Mahmoud Abbas a longuement remercié ses hôtes, en particulier Recep Tayyip Erdogan, qu’il a félicité pour son « rôle de premier plan » dans la défense des Palestiniens. Ces paroles visaient notamment à apaiser les tensions récentes, après que le président turc avait accusé Mahmoud Abbas d’avoir initialement décliné son invitation à s’exprimer au Parlement.
Pour la Turquie, cette invitation était une réponse symbolique à celle faite par le Congrès américain au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Elle visait également à « rééquilibrer » la perception internationale face aux critiques qui accusent Erdogan d’être trop proche du Hamas, au détriment des autres factions palestiniennes, notamment le Fatah de Mahmoud Abbas. Pendant toute cette agitation, le peuple palestinien se fait massacrer…
Avec Rfi