Dimanche 28 juin 2020
Mais qu’est-ce qu’enfin la souveraineté nationale ?
Cette notion de souveraineté nationale a été tellement galvaudée par nos dirigeants et tellement usitée pour justifier tout et n’importe quoi ou enfin réunir un consensus sur quelque chose d’abstrait et non définie mais pourtant très chère à tous les Algériens. Tout un chacun se fait sa propre idée sur cette notion abstraite apparemment si importante mais en même temps si mal cernée, si mal perçue, si mal comprise.
Au nom de la souveraineté nationale, on a fait subir au peuple beaucoup d’ignominies, on lui a imposé d’ignobles choix, usé de supercheries, travesti son histoire, pillé ses richesses et infligé tant d’autres maux. Des présidents, des membres du conseil de la révolution, des facho-islamistes, des hauts-gradés, des énarques condescendants, des barbesFLNistes, dans l’exercice de leurs pouvoirs absolus et au nom de cette souveraineté nationale, ont imposé à l’Algérie, à titre d’exemples, un modèle collectiviste, des comités de gestion, l’interdiction des IDE, l’arabisation effrénée, l’algérianisation brutale de l’enseignement supérieur, une réislamisation des algériens, la mise en quarantaine et sous tutelle des femmes algériennes, la stigmatisation des Kabyles et de l’amazighité, la nationalisation puis privatisation, suivies au final d’une dilapidation, un hold-up national sans précédent.
A titre de contribution, je souhaite ici ouvrir une réflexion sur cette notion de souveraineté nationale tant usitée et abusée. A mon sens, celle-ci devrait comprendre les composantes suivantes :
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Démocratie & Liberté
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Gouvernance participative
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Economie durable
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Education,
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Justice sociale & Equilibre régional
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Défense Nationale
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République et Religion
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Santé Publique
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Eau & Transition énergétique
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Engineering & Innovation
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Transport Maritime
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Système Bancaire
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Les grands projets stratégiques
1/ Démocratie & Liberté
Le Hirak a placé ces exigences en tète de ses revendications légitimes et fondamentales. Il est bien établi que la privation des libertés individuelles et collectives fragilise les pouvoirs qui exercent la dictature et la tyrannie sur le peuple et incite à des cycles sanglants révoltes-répressions qui ébranlent tout pays. A l’inverse, dans les authentiques démocraties qui accordent aux citoyens la liberté d’expression, de pensée et d’action, il est tout autant établi aujourd’hui que c’est bien le meilleur ciment qui stabilise les communautés, les minorités, les diversités qui forment tout peuple, toute nation. Il me semble inutile d’insister davantage sur ce premier point, qui constitue les fondations de la souveraineté nationale d’un pays.
2/ Gouvernance participative
Tout peuple épris de liberté et de justice, veut naturellement participer à son devenir et son avenir. Les gouvernants qui imposent et décident, sans consultation ni prise en compte de l’avis de leurs intellectuels, des sociétés civiles, des élus locaux, des représentants des catégories sociales, les professionnels, les associations et corporations se retrouvent toujours en fin de course piégés. Offrons donc à nos wilayas la possibilité que ses habitants soient pleinement engagés dans le processus de reconstruction de notre économie et à se projeter dans l’avenir par une décentralisation élargie de la gouvernance.
Pour résoudre nos problèmes politiques et économiques, seule une implication et mobilisation totale des algériens de toutes catégories, de toutes les régions, de tous les niveaux, des résidents et non-résidents, pourraient le permettre et garantir la construction d’une Algérie nouvelle bâtie sur la création de richesse, le travail, la connaissance, l’innovation et l’ordre de mérite.
Un autre moyen de lutte contre la déstabilisation est la décentralisation du pouvoir. Compte tenu de la taille du pays et la diversité des régions et mentalités, il est impératif à mon sens de donner aux vrais élus locaux plus de prérogatives et de moyens de gouvernance locale. Le système de gouvernance utilisé jusque là, nous a conduit à une tragique et terrible guerre civile qui a failli nous plonger dans un califat modèle «Daech».
Il est bien établi que la concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme ou d’un petit groupe mène tôt ou tard vers le chaos. Tant d’exemples ce dernier siècle, dans tous les continents, confirment cette assertion. Une transition apaisée pour l’Algérie devrait emprunter la voie de la décentralisation et de la gouvernance participative.
Responsabiliser et impliquer les populations locales et leurs élus dans la vie de leur wilaya, sur les plans de l’aménagement du territoire, des services publics, de l’environnement, des investissements, de la fiscalité locale, du développement économique (industrie, agriculture et services), de la culture et des échanges avec d’autres régions en Algérie et à l’international. Qui connaît mieux les problèmes qui existent et les solutions à apporter dans une région que les habitants de ces régions. En ce moment, la colère des habitants de plusieurs régions gronde car les populations ne voient rien venir et attendent des réponses urgentes à leur précarité.
De ce fait, un wali devra perdre ses pleins pouvoirs actuels pour se conformer aux prérogatives usuelles de sécurité et d’ordre public et laisser les représentants locaux arbitrer pour des solutions idoines pour la région. Le pouvoir central devra multiplier le dialogue et composer avec les régions et surtout, ne plus édicter des règles et dispositions à toutes les wilayas sans distinctions. Ainsi, les habitants et les élus des régions, par cette forte implication, cerneront davantage cette notion de souveraineté nationale.
3/ Justice sociale & équilibre régional
Sans aller bien loin en regardant des pays limitrophes, on observe comment un déséquilibre régional peut faire imploser un pays. Compte tenu de sa taille, l’Algérie présente des différences notoires en matière de niveau de développement de ses différentes régions. A mon sens, trop d’injustices persistent entre le nord et le sud et aujourd’hui il devient urgent d’y pallier. Le sud du pays qui offre l’essentiel de nos richesses naturelles se trouve en marge du développement. Tous les voyants sont au rouge et la qualité du système de santé en particulier, est un signe très sensible.
Voici une question simple qui devrait trouver une vraie réponse : comment transformer ces zones déshéritées en pôles majeurs de développement économique ? Gardons bien en mémoire la partition du Soudan. Gardons bien à l’esprit que notre souveraineté nationale demeurera fortement tributaire d’actions prochaines œuvrant pour un rétablissement progressif d’un équilibre régional.
4/ Economie durable
Une politique économique fondée sur le compter sur soi avec un apport technique extérieur occasionnel devrait notamment voir fusionner définitivement le Ministère du commerce et celui de l’industrie : Oui au commerce qui engendre un développement industriel (limitation de la revente en l’état et recherche systématique d’une valeur ajoutée locale). Adapter nos textes légaux et réglementaires à nos objectifs. Accompagner fermement les start-ups et les PME/PMI. Encourager également les micro-entreprises par des micro-crédits adaptés aux artisans.
Une politique industrielle intégrée : Il est éminemment salutaire pour l’Algérie de s’agripper à une véritable politique industrielle intégrée visant à croître ses capacités de production, densifier la matrice des activités, accompagner la sous-traitance locale et internationale, promouvoir des produits algériens de qualité, fabriqués par notre industrie et commercialisés à l’intérieur et à l’extérieur du pays, faciliter le « processing international » en réduisant progressivement le déséquilibre de notre balance économique. J’ai déjà publié plusieurs articles qui dressent une situation préoccupante accompagnée de propositions de relance (2).
Rappelons-nous, sous la pression du FMI et la BIRD, nous vîmes l’ouverture précoce et tout azimut du commerce international à des milliers d’importateurs non-professionnels, sans préparation et sans textes légaux et laboratoires de contrôle et qui a notamment engendré la paralysie de l’outils industriel local et permis toutes les dérives que nous vivons encore aujourd’hui. Comme caricature, je me plais à comparer notre pays dans les fourches caudines des institutions internationales en 1995, à la première guerre de l’opium entre le Royaume-Uni et l’empire Qing en Chine en 1839 et du traité de Nankin signé après la débâcle militaire chinoise. Economie de bazar et souveraineté nationale sont antinomiques.
5/ Défense nationale
Constituer un arsenal aussi consistant soit-il, n’a jamais assuré à un pays une solide défense nationale. L’exemple de l’Irak et de la Libye est là. Aujourd’hui, pour un pays comme l’Algérie, classé intermédiaire, cette notion de défense nationale doit être mise à jour à la lumière de notre environnement, notre politique et notre place géographique. De quoi parle-t-on ? D’une invasion par une puissance ennemie, de l’annexion d’une partie du territoire, d’une sécession entre régions, d’attaques terroristes et incursions aux frontières, d’une agression ciblée par une pluie de missiles ? Pour ne pas aller dans le délire, accrochons-nous à la réalité. Oui, l’Algérie est menacée de l’intérieur et de l’extérieur.
Le terrorisme islamiste est un ennemi commun à un grand nombre de pays dont l’Algérie qui en a payé un lourd tribut. Nous avons déjà remporté plusieurs batailles et nous savons également que nous allons vivre avec cette menace permanente et nous adapter à ses diverses formes mutantes y compris cybernétiques.
Nos voisins géographiques ? Chacun de nos 7 voisins peut constituer en fait, soit une menace ou soit une opportunité. C’est à l’Etat et sa diplomatie de trouver les voies et moyens de saisir la deuxième alternative. Je veux arriver rapidement à la conclusion qu’en matière de défense nationale, notre grand défi n’est pas purement militaire mais bien plus socio-économique. Notre meilleure défense nationale, c’est de bâtir une nation unie, solidaire et économiquement forte.
6/ République et Religion
C’est un sujet tabou en Algérie. Pourtant le terrible fléau de l’islamisme politique et barbare est bien passé par là et a laissé un grand nombre de veufs, veuves, orphelins et des séquelles indélébiles dans presque toutes les familles algériennes. Les exemples sont aussi là, en Syrie, en Irak, au Yémen et ailleurs pour nous alarmer contre les ingrédients explosifs qui mènent au chao.
La révision de la constitution devrait prendre en compte ce volet et mettre à l’abri l’Algérie, dans les fondements de notre constitution, contre toute résurgence d’une «doula islamia».
7/ Education
Si je disais : quelle catastrophe ! On me rétorquerait : vous dénigrez les efforts consentis par notre RADP depuis l’indépendance en matière de scolarisation en particulier pour les petites villes et villages dans toutes les régions du pays et les milliers d’étudiants et cadres envoyés pour formation supérieure à l’étranger dans les plus grandes universités et instituts spécialisés dans le monde.
Eh bien je vous réponds !
Après 58 ans d’indépendance, si je devais dresser un bilan du secteur éducatif et donner une appréciation, je dirai :
Notre pays a pourtant pris un bon départ avec la mixité à l’école, l’obligation de la scolarisation des enfants et l’édification d’un nombre croissant d’établissements scolaires et universitaires.
Mais depuis les années 1970, la manière dont l’arabisation de l’enseignement s’est effectuée avec une forte idéologie islamiste, nous a rapidement fait perdre « notre butin de guerre » la langue française. Ajouté à cela, l’algérianisation de l’enseignement supérieur à marche forcée, une suspension de la coopération technique pour l’éducation, nous a plongé dans une baisse permanente du niveau scolaire et universitaire. Un simple test de vérité : Que valait le baccalauréat de 1970 et celui de 2020 ?
Face à ce sinistre, je suis convaincu qu’il faille très rapidement revoir totalement et profondément notre système éducatif surtout qu’en matière cyber technique et scientifique nous vivons une accélération sans pareille des TIC et de l’IA qui vont creuser les écarts entre ceux qui avanceront toujours plus vite et ceux qui ne cesseront de régresser. Tous les peuples non éduqués seront voués à la misère, une forme moderne d’asservissement voire une lente extinction.
Plus d’hésitation, plus de complaisance, plus d’errance, nous devons réformer notre système éducatif de suite, dans son ensemble, en profondeur et très rapidement. Notre survie dépendra de nos capacités de créer pour les futures générations une formation de la créativité. Les disques durs des ordinateurs peuvent stocker bien plus que notre cerveau les connaissances et donc apprenons à nos enfants bien plus à créer et à innover. Aussi claire que l’eau de source, l’éducation est un organe vital de la souveraineté nationale.
8/ Santé publique
Outre l’impact sur la vie de millions de personnes dans le monde entier, la pandémie du covid-19 a assené un coup dur aux économies au niveau mondial et les gouvernements de nombreux pays ont été secoués par cette crise sanitaire, talonnée par une crise économique tout autant dévastatrice.
Plusieurs médecins algériens ont récemment déploré, l’état « catastrophique » du système sanitaire algérien et ses dysfonctionnements. Des professionnels de la santé, alertent les pouvoirs publics pour équiper, au plus vite, tous les hôpitaux de dispositifs de ventilation artificielle et de surveillance intensive.
Cette pandémie a apporté beaucoup de malheur pour un grand nombre de familles algériennes mais a aussi révélé au grand jour les failles et les faiblesses de notre système de santé publique. Reste enfin à nos dirigeants de comprendre que seuls nos établissements hospitaliers, nos instituts Pasteur, notre industrie pharmaceutique et notre personnel de santé de tous les niveaux et eux-seuls, pourront apporter le salut à nos citoyens si tant est la volonté du pouvoir de doter le pays d’une couverture sanitaire de qualité. C’est une composante fondamentale de notre souveraineté nationale.
9/ Eau, Agriculture & Transition énergétique
Je me suis par ailleurs longuement exprimé sur ces thématiques (3) en insistant sur les faiblesses et les défis majeurs à relever en la matière. Mon constat reste toujours valable et certaines de mes solutions préconisées d’actualité. Mais qu’attendons-nous pour engager des opérations salvatrices pour éviter dans un proche avenir un stress hydrique sans précédent, une dépendance accrue à l’importation d’intrants et de produits agricoles et notamment le blé tendre et enfin des délestages électriques cycliques aux pics de consommation. Voici d’autres composantes de notre souveraineté nationale.
10/ Engineering & Innovation
Des petits pays en Afrique se sont projetés comme centre africain de l’intelligence et de l’innovation. Parmi eux, certains, il y a 25 ans étaient menacés tout bonnement de disparition. L’Algérie a été volontairement clouée au sol par une Hissaba, ennemi et mafia interne, qui a provoqué l’exil à la fois des jeunes diplômés mais aussi des cadres confirmés.
Je me suis déjà longuement exprimé sur cette question qui me tient tant à cœur (4).
La décision appartient aujourd’hui à nos dirigeants : veulent-t-ils remplacer l’ancienne Hissaba par une nouvelle relookée ou vont-ils faire sauter tous les verrous de blocage de l’entreprenariat, du partenariat public-privé, de la libre initiative soutenue et encouragée, de l’ouverture aux investissements, des facilitations pour l’exportation, aux retours progressifs de nos non-résidents souhaitant s’investir dans leur pays d’origine. Pour ma part, je persiste et je signe que nous n’atteindrons aucune souveraineté sans le développement soutenu de notre génie national.
11/ Le transport maritime
Dans notre pays, la quasi-totalité des échanges commerciaux avec le reste du monde s’effectue par voie maritime ce qui représente 95% du commerce international du pays et 97% des marchandises importées. Durant les années 1970-80, l’Algérie, à travers la CNAN, disposait d’une flotte enviable dans le tiers-monde, classée parmi les 50 premières mondiales, composée de plus de 80 navires de tous types (vraquiers, tankers, chimiquiers, transporteurs de gaz, pétroliers, Multipurpose, RO-RO, LO-RO et car-ferries). Depuis, ce fut une descente aux enfers, programmée qui a conduit à transférer la quasi-totalité de notre marché du transport maritime aux compagnies étrangères majeures.
Le pavillon national CNAN assure désormais moins de 3% des volumes de commerce extérieur de marchandises du pays (1,4% par rapport au tonnage global des marchandises solides et 1,75% par rapport au trafic conteneurs).
Faillite programmée de la CNAN ou simplement les lois de la concurrence ? Des personnes avisées lèveront-ils un jour le voile sur cette question?
Depuis, toute l’économie algérienne se voit fortement vulnérable car une simple suspension d’activité des armateurs étrangers, c’est alors toute l’Algérie qui se retrouverait presque sous embargo total.
Visiblement, aucune stratégie ne semble se dégager concrètement pour sortir notre transport maritime du marasme dans lequel il se trouve.
Est-il nécessaire d’expliquer l’importance et l’urgence pour notre pays, de reprendre le contrôle du fret maritime pour progressivement asseoir sur ce pivot notre souveraineté nationale ?
12/ Le système bancaire
Tous les scandales révélés et ceux en cours portant sur des octrois de crédits faramineux accordés à des entreprises privées et des hommes d’affaires sans respect des règles prudentielles, ajouté à cela d’importants transferts en devises transitant par la Banque d’Algérie, nous révèlent que nos banques publiques et la Banque Centrale sont des institutions financières aux seules mains de la Hissaba. Les règlements, textes, procédures, commissions et tous les nombreux verrous et inspections existants sont annihilés et sans effets face aux «appels téléphoniques d’en haut».
D’aucuns pensent que l’argent des banques publiques appartient au pouvoir et qu’ils puissent en disposer sans limites, pour leurs intérêts propres, sans réserves et selon leur bonne volonté. Lorsqu’on atteint un tel niveau de déliquescence, de corruption et de complicité dans les banques publiques et de l’institution financière centrale, c’est tout le système financier national qu’il faut changer.
Je connais le système bancaire de l’intérieur et fort de cela, je peux affirmer qu’il faille changer tout le système et en construire un nouveau sur les principes de la rigueur, la qualification, le professionnalisme, la traçabilité et l’audit externe. C’est un coup dur que le peuple algérien doit encaisser de face de par cette gabegie, qui abîme l’image de notre pays et qui heurte fortement le Hirak et fragilise notre souveraineté nationale.
13/ Les grands projets stratégiques et structurants
Nous regardons et travaillons toujours sur le court terme et nous anticipons trop peu sur l’avenir. Je dois dire que jusque là, je n’ai entendu depuis 20 ans que des sornettes, balivernes prononcées par des hauts dirigeants qui sont actuellement en disgrâce, soit en fuite ou arrêtés. Citons pour exemple : 20 millions de touristes en 2020, 1 million d’hectares d’oliveraies vers 2025, une autosuffisance alimentaire pour 2030, la satisfaction totale de la consommation nationale d’énergie électrique en 2020, production algérienne de 200.000 véhicules automobiles, un taux de pénétration de 30% du Sirghaz pour les automobiles, 1 million de logements, booster les exportations hors hydrocarbures à 5 milliards de US$, Relèvement du niveau des universités algériennes dans le top 50 mondial, éradication des maladies à transmission hydrique, production de 4000 MW en photovoltaïque, forage de 200 puits albiens, des nouvelles villes dans le nord et dans le sud…
Combien de temps encore nos dirigeants vont-ils nous mentir et nous trahir ?
Pourtant, plusieurs experts reconnus s’accordent à dire que l’Algérie a un bel avenir et sera un grand pays dominant dans les prochaines décennies. Mais à condition qu’il change de gouvernance, qu’il se débarrasse de l’hydre mafieuse et qu’il fasse appel massivement à sa diaspora.
Il y a des grands projets à engager dans l’immédiat et qui peuvent nous projeter parmi les nations avancées ou du moins vers un leadership en Afrique. C’est une course et un challenge que plusieurs pays s’affichent comme favoris.
Non, ce ne sont pas des rêves mais des projets bien ciblés et à notre portée pour chefs de projets compétents et patriotes qui aiment ce pays et qui s’y projettent.
Dans un précédant article (5) j’en ai détaillé un certain nombre qui n’attentent que d’être lancés pour assurer une souveraineté continentale à l’Algérie.
Ma conclusion
Ma contribution vise à aider à mieux appréhender la notion de souveraineté nationale utilisée à tord et à travers par différents intervenants politiques surtout ceux qui placent celle-ci, au cœur de leur action, mais cependant en ignorent ses diverses composantes.
Gagner sa souveraineté nationale, ne consiste pas simplement de constituer un arsenal d’armes sophistiquées, ni de réduire au silence la contestation, ni d’écraser la protestation, ni de disposer des réserves confortables de change, ni de couvrir nos besoins alimentaires et sanitaires par l’importation mais plutôt sortir des mauvaises conduites, arrêter l’errance, engager des réformes courageuses, affronter les forces du mal, montrer le chemin de l’avenir à la jeunesse, en définitive, bâtir un projet commun qui nous unisse et nous conduise vers une prospérité partagée.
Si simple à dire mais si difficile à réaliser ! Les acteurs du repli, du recul et de la continuité sont toujours en place. Solidaires, ils connaissent leur force et ne bougeront pas, pour préserver d’abord leurs intérêts. Nous savons qu’ils occupent tous les espaces et veulent conserver coûte que coûte leurs privilèges et ce, même au détriment du pays. Cette rupture, tant décrié par le Hirak «Yetnehaw Gaa3» ne saurait être seul ressort de l’action du gouvernement parce qu’il en faut bien plus, c’est toutes les forces vives de la nation qui doivent résolument s’atteler à ce processus avec engagement, conviction et détermination pour accompagner cette rupture.
Je voudrai enfin m’adresser à tous les algériens où qu’ils soient, pour leur dire : Observer dans un silence complice le cours de choses, est un quasi-délit : Non assistance à pays en danger !
Stéphane Hessel écrivait après « Indignez-vous » un autre livre « Engagez-vous ».
Je crois fermement que les algériens disposent d’énormes talents et sont capables de réagir pour relever ce défi. Nous devons impérativement saisir nos valeurs et nos principes pour construire une société ouverte à la culture, l’innovation et au développement économique, technique et social, conjuguant la modernité et l’émancipation par le travail et la connaissance. Tous unis, ensemble nous réussirons !
Liès Goumiri
Références :
(1)www.lematindalgerie.com/quelle-place-et-quel-avenir-pour-notre-engineering
(2)https://lematindalgerie.comlalgerie-risque-t-elle-un-embargo
(3)www.lematindalgerie.com/quelle-place-et-quel-avenir-pour-notre-engineering
(4)https://lematindalgerie.comlalgerie-de-lindependance-aujourdhui-ce-que-je-crois
(5)https://lematindalgerie.comquelle-place-et-quel-avenir-pour-nous-algeriens