De la foule d’informations publiées ici et là à l’occasion de la célébration de la tenue du congrès de la Soummam, le témoignage de l’héritier de la maison où s’est déroulé le congrès de la Soummam mérité toute notre attention.
Dans le documentaire diffusé par Berbère télévision, l’héritier de cette maison historique raconte les fausses promesses des dizaines de ministres et walis venus à Ifri Ouzellaguène.
Son père était infirmier de l’ALN. Leur maison était un lieu de refuge, c’était sa mère qui s’en occupait. Leur maison donc a accueilli les célèbres chefs de la Révolution. Une fois le congrès terminé, l’armée française s’est rendu compte de ce congrès qui a réuni la fine fleur du FLN/ALN pendant plusieurs jours à Ifri Ouzellaguène. Pour se venger, l’aviation française a bombardé et détruit les 14 villages environnants. Dans le feu et les cendres, la maison où se sont réunis les chefs historiques a été épargnée.
L’héritier raconte à BRTV : « La guerre finie, l’Etat voulait faire de cette maison un lieu de recueillement historique. Ils nous ont sollicités pour leur céder cette maison et le terrain autour. En contrepartie, ils devaient nous donner l’équivalent ailleurs. On ne voulait pas de l’argent, juste une maison et de la terre.
À ce jour, nous n’avons obtenu ni maison ni terre. À chaque visite d’un ministre sur le lieu, je lui soulevais le problème, je réclamais notre dû. Le ministre appelle sur place le wali et lui dit de régler ce problème rapidement. À chaque fois, le wali me demandait de venir le voir à Bgayet. Ce que je faisais. Je me présentais chez Monsieur le wali. Son appariteur me demandait pour quel sujet je voulais voir le wali. Je lui expliquais la raison. Il rentre chez le wali puis revient pour m’annoncer que le wali est en réunion, il ne peut pas me recevoir.
Et c’est comme cela à chaque fois. A ce jour, notre problème reste posé ».
Voilà comment on achève bien les lieux d’histoire et leurs héritiers. C’est dire le peu de cas qu’on accorde à notre passé. On se contente de venir pour se faire voir à la télévision puis on repart pour passer à autre chose.
L.M.