Au Mali, au moins 18 civils ont été tués dans plusieurs villages de la commune de Diankabou, samedi 30 mars.
Les massacres de civils se suivent depuis que les putschistes ont pris le pouvoir au Mali. Située dans le cercle de Koro, région de Bandiagara, dans le centre du Mali, cette commune a été le théâtre d’une opération militaire menée conjointement par l’armée malienne, le groupe Wagner et des chasseurs traditionnels dozos. En plus des civils tués, plusieurs centaines de têtes de bétail auraient été volées, ce que certaines sources contestent.
À partir de 9 heures du matin et jusqu’à la fin de l’après-midi, ils sont allés de village en village, sillonnant la commune de Diankabou. Selon les nombreux représentants communautaires, notables ou simples habitants de la zone joints par RFI, les soldats maliens, accompagnés de mercenaires du groupe Wagner et de chasseurs traditionnels dozos – les chasseurs sont régulièrement utilisés par l’armée comme guides – étaient très nombreux.
Ils ont fouillé les maisons à Tan-Coullé, Tan-Ali, Tan-Samba ou encore Bamguel. Les perquisitions se sont passées sans violence, mais « une vingtaine » de personnes – 18 à 21 selon les sources – rencontrées à l’extérieur de ces villages, parmi lesquelles des enfants, ont été sommairement abattues. Plusieurs sources font également état de disparus.
Certains « avaient peur et voulaient se cacher », explique une source de Diankabou. D’autres « se reposaient sous un arbre », assure une autre. « Ce n’était pas des terroristes, ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment », déplore effectivement une source sécuritaire malienne, qui confirme que 18 personnes, bel et bien civiles, ont été tuées. Deux hommes ont également été arrêtés « pour vérification » après que des armes ont été retrouvées dans leur maison.
Enfin, de nombreuses sources locales accusent l’armée, et ses supplétifs de Wagner et des chasseurs dozos, d’avoir volé au moins 400 têtes de bétail, des bovins appartenant à plusieurs familles de Tan-Coullé. « Ce n’est pas du vol », affirme la source sécuritaire malienne, « mais il y a un litige autour de la propriété de ces animaux ». Le gouverneur de la région de Bandiagara a été alerté, un travail serait en cours « pour identifier les propriétaires réels » du bétail.
Sollicités par RFI, ni le gouvernorat, ni l’armée malienne, n’ont donné suite.
Rfi