De nouvelles accusations d’exactions commises par l’armée malienne. Les faits se seraient déroulés le 23 octobre dernier, dans la région de Ségou. Des militaires, appuyés par des chasseurs traditionnels dozos, sont soupçonnés d’avoir tué une trentaine de civils près de Markala, dans le centre du pays.
La majorité des victimes sont des éleveurs venus pour la traversée de leur bétail au niveau du fleuve Niger, dans la région de Ségou au centre du Mali. Un événement qui rassemble annuellement les riverains venus exprimer leur joie et manifester leur solidarité envers ces bergers de retour de la transhumance et qui s’est donc terminé dans un bain de sang.
Les témoins de la scène joints par RFI sont formels. Alors que la traversée du fleuve était en cours ce jeudi 23 octobre dans la matinée, un groupe de militaires maliens, assisté de chasseurs dozos, a fait irruption sur la berge.
Des tirs sans sommation
Le groupe a immédiatement ouvert le feu sans sommation. « En tirant sur les hommes comme sur le bétail » explique un berger qui souhaite garder l’anonymat et qui poursuit : « j’ai survécu parce que j’étais presque arrivé de l’autre côté de la rive ».
Choqué, un autre homme raconte avoir vu son frère tomber sous les balles des soldats. Au sein de la communauté des éleveurs, la colère est grande, car les autorités avaient été informées de cette transhumance et de la traversée du fleuve.
Selon un bilan établi par des sources locales, 32 civils ont été tués. Des riverains du fleuve ont expliqué que dans l’après-midi, les militaires maliens sont revenus et ont enterré les victimes dans deux fosses communes. À ce stade, ni l’armée, ni le gouvernement malien n’ont réagi.
RFI

