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Maltraitances et humiliations des détenus palestiniens : l’ONU pointe Israël

Gaza affamée
Le peuple palestinien affamé à Gaza par Israël.

L’armée israélienne bombarde intensément ce vendredi 19 janvier la bande de Gaza, et particulièrement le Sud, sur fond d’un important différend entre Israël et Washington à propos d’un éventuel État palestinien et d’une régionalisation croissante du conflit jusqu’au large du Yémen. Le bilan des morts ne cesse de grimper, arrestations et humiliations se multiplient.

Israël poursuit son offensive meurtrière à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. L’armée israélienne poursuit par ailleurs ses raids en Cisjordanie occupée.

Un responsable des droits de l’homme de l’ONU a appelé ce vendredi à mettre fin aux mauvais traitements infligés par Israël aux détenus palestiniens à Gaza, affirmant avoir rencontré des hommes détenus pendant des semaines, battus et les yeux bandés, certains ayant été libérés avec des couches culottes.

Lors d’une conférence de presse, le chef du gouvernement israélien a déclaré jeudi qu’il avait informé les États-Unis de son opposition à la création d’un État palestinien après la guerre. « Dans tout arrangement futur, Israël a besoin d’un contrôle sécuritaire de tous les territoires à l’ouest du Jourdain. Cela entre en contradiction avec l’idée de souveraineté », estime-t-il.

L’armée israélienne a bombardé intensément vendredi la bande de Gaza tuant près de 80 Palestiniens selon le Hamas, et ses soldats continuent de livrer des combats acharnés au mouvement islamiste dans la ville de Khan Younès devenue l’épicentre de la bataille.

Au quatrième mois de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les risques d’une régionalisation du conflit augmentent avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise, la multiplication des attaques des rebelles yéménites Houthis en mer Rouge et l’intensification des frappes américaines au Yémen.

Aux premières heures de vendredi, des témoins ont fait état de tirs nourris et de frappes aériennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza où se cachent selon Israël de nombreux membres de la direction du Hamas, classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, 77 Palestiniens ont péri dans les frappes israéliennes ces dernières heures dans plusieurs secteurs du territoire palestinien assiégé, y compris à Khan Younès.

Le Croissant-Rouge palestinien a évoqué « d’intenses » tirs d’artillerie dans les environs de l’hôpital local al-Amal, alors qu’un épais nuage de fumée noire s’élève au dessus de Gaza, dévastée par les bombardements incessants qui ont poussé environ 80% de la population à fuir vers l’extrême sud du territoire surpeuplé de 362km2.

Selon l’armée israélienne, sous une couverture de l’aviation et de la marine, ses troupes au sol ont progressé du nord vers le sud de la bande de Gaza, après leur entrée le 27 octobre dans le territoire palestinien à partir du sud d’Israël.

Elle a ajouté dans un communiqué que des combats et des bombardements avaient également lieu dans le nord de Gaza, où « forces aériennes et terrestres ont tué plusieurs terroristes ».

Le Hamas a également fait état de combats dans le camp de réfugiés de Jabaliya et à Gaza-Ville, dans le nord. Depuis quelques semaines, l’essentiel des combats se déroule dans le sud, principalement dans le secteur de Khan Younès, mais l’armée dit qu’elle reste confrontée à des attaques de groupes isolés du Hamas dans le nord. Les frappes ont rasé des quartiers entiers, provoqué une crise humanitaire majeure et mis hors service plus de la moitié des hôpitaux dans le territoire palestinien, auquel Israël impose un siège total depuis le 9 octobre après un blocus terrestre, aérien et maritime datant de 2007.

Le patron de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déploré un contexte sanitaire « explosif » et des « conditions de vie inhumaines » à Gaza.

Face aux appels à une trêve humanitaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu reste inflexible et veut poursuivre la guerre jusqu’à notamment « l’élimination des chefs terroristes » et « le retour de nos otages à la maison ». Il veut aussi selon ses mots reprendre « le contrôle sécuritaire total » de Gaza et « avoir le contrôle de la sécurité sur l’ensemble du territoire situé à l’ouest du Jourdain », ce qui « est en contradiction avec l’idée » d’un Etat palestinien.

Avec Rfi/Afp

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