Un manifestant et un policier ont été tués et quatre autres personnes blessées dimanche dans la ville de Soueida, dans le sud de la Syrie. Les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants qui protestaient contre la dégradation de leurs conditions de vie. La télévision d’État a parlé d’« actes de vandalisme contre les bâtiments publics ».
Un calme précaire régnait dimanche soir dans la ville syrienne de Soueida, chef-lieu de la province éponyme, après de violentes manifestations de colère contre la détérioration des conditions de vie et le rationnement draconien du courant électrique.
des habitants de la ville de Soueïda au sud de la Syrie 🇸🇾 ont pris d'assaut ce dimanche le bâtiment du gouvernorat pour protester contre la détérioration des conditions de vie et l'inaction de l'Etat gouverné par Bachar al-Assad#inflation pic.twitter.com/NkrpTq0ib2
— Charli☀️🦎 (@CharliB97783485) December 4, 2022
En soirée, deux explosions ont été entendues non loin de la résidence du gouverneur, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Quelques heures plus tôt, des centaines de personnes ont pris d’assaut le siège du gouvernorat en scandant des slogans appelant à « la chute du régime ». Les manifestants ont arraché un portrait géant du président Bachar el-Assad avant d’incendier un véhicule militaire.
Les forces de l’ordre ont fait usage d’armes à feu pour disperser la foule et des échanges de tirs ont eu lieu avec des hommes armés.
Des manifestants ont attaqué le bâtiment du gouvernorat d'al-Suwayda au sud de Damas en Syrie et ont brûlé des photos du président Bachar al-Assad. Source @truskesadeghi #Syria #Syrie pic.twitter.com/GFoTxNDOh2
— L'important (@Limportant_fr) December 4, 2022
90% de la population sous le seuil de pauvreté
La ville de Soueida, à majorité druze, est restée fidèle au pouvoir de Damas pendant les années de révolte. Elle est secouée par un mouvement de contestation depuis des mois. Les habitants sont exaspérés par la dégradation des conditions de vie dans un pays où 90% de la population vit sous le seuil de pauvreté en raison de la guerre et des sanctions occidentales.
Les druzes exigent que les conscrits de la province ne soient pas mutés dans d’autres régions du pays, ce que le pouvoir central refuse catégoriquement.
RFI