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Mira Mokhnache et leurs cauchemars

Mira Mokhnache

Mira Mokhnache est la dignité incarnée. Cette femme est trempée dans la vieille terre de cette Afrique du Nord mille fois vaincue, mille fois libérée. Une terre qui ignore le renoncement et la résignation devant l’innommable arbitraire et les forfaitures de l’histoire.

Ils ont peur d’une femme. Ils ont peur des femmes. Ils ont peur du peuple. Nos potentats crient au complot tout en en fourbissant à en vomir.

Mira Mokhnache, universitaire et militante aux convictions chevillées, vient d’être,  encore une fois, convoquée pour une affaire en justice. Une justice dont le nom est vidée de son sens et de ses nobles missions.

Cette femme qui voue sa vie pour la (sa) Kabylie est désormais le cauchemar de Tebboune et ses mentors. Ils voient partout des menaces alors qu’ils sont eux-mêmes la première menace pour la stabilité et la prospérité du pays. Depuis son intronisation à la présidence, Tebboune a bâti son règne sur la détestation, la haine et la terreur. Si ce n’est pas le MAK qui est accusé de terrorisme (incroyable jusqu’à en rire n’était sa gravité), c’est le voisin marocain qui est lesté de toutes les tares imaginables, ou la France. Et accessoirement Israël. Parfois, tout ce beau monde est mis dans le même sac. Au grand désespoir des tenants de la manipulation permanente, la marocophobie, la francophonie, la MAKophobie ne peuvent constituer un programme d’union nationale. Ils sont son antithèse.

Mais qu’a donc fait de si grave Mira Moknache pour mériter une énième fois d’être convoquée devant ces juges aux ordres ? Elle est tout simplement coupable d’avoir dénoncé l’incurie des autorités. Elle a crié sa colère et son indignation devant la tragédie qui a frappé la commune de Toudja. 34 morts ce n’est pas unevmince affaire. Mira Mokhnache a dit tout haut ce que beaucoup tout bas. Elle se veut la voix des sans voix, ces millions de citoyens qui ont renoncé pour le moment à dire de crainte de de subir les foudres de l’appareil répressif.

Diablement impopulaires,  Tebboune et ses mentors ont choisi le tout répressif. La peur est à ce prix. Fariboles, ruades, trituration de la vérité, exaltation patriotique… tout y passe pour tenter d’endormir les consciences. Ce régime est décidément le Titanic !

L’imparable Mira Mokhnache affrontera encore une fois ses juges. Debout, droite, le verbe haut, elle leur rappellera dans le blanc des yeux ce courage et cette droiture auxquels ils ont renoncé pour d’hypothétiques privilèges. Elle est ce miroir de vérité qu’ils sont incapables de regarder. Elle est l’incarnation de la révolte des humbles. Elle est leur cauchemar. Elle est Mira Moknache.

Hamid Arab

 

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