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Maraudeur en Kabylie, SS en Rhénanie (4)

Algériens de Nouvelle Calédonie

La Gestapo avait pour but, à Strasbourg, et plus globalement en Alsace d’encadrer la population et de maintenir la terreur ainsi que l’ordre nazi au sein de la population. Elle a joué un rôle majeur dans le génocide du peuple juif.

Ouelhous n’avait rien contre les juifs. Il ne savait même pas les reconnaître et ne comprenait pas cette chasse à l’homme dont ils étaient victimes. Du moment qu’ils ne sont pas Gaulois, ils ne peuvent qu’être ses amis. En revanche, il prenait un malin plaisir à se distinguer quand il s’agissait de torturer ces Roumis qui l’avaient si souvent maltraité dans son pays.

Maraudeur en Kabylie, SS en Rhénanie (3)

La vengeance et un plat qui se mange froid. Pour Ouelhous, c’est carrément du surgelé. Et de la vengeance, notre chapardeur en fit sa raison de vivre. Comment rater cette occasion inespérée de venger ses grands-parents qui faisaient partie des victimes étouffées et brûlées vivantes dans une grotte située dans leur propre champ pendant le soulèvement de la Kabylie sous la direction d’El-Mokrani. Seuls ses parents, encore enfants, avaient été épargnés.

Cheikh El Mokrani, de son nom complet Mohammed el-Hadj el-Mokrani ou Mohammed Ben Hadj Ahmed El Mokrani (en kabyle : Lḥaǧ Muḥend At-Meqqran, né en 1815 à Aït Abbas (Kabylie) et mort en 1871 à Oued Souflat; près de Bouira (Kabylie), était un notable dont le père, Cheikh Ahmed El-Mokrani, était calife de la région de Medjana sur les hauts plateaux algériens.

Il joue un rôle actif dans la révolte kabyle de 1871 avec Cheikh Ameziane El-Haddad, chef de la confrérie des Rahmania, son frère Bou-Mezrag El-Mokrani et son cousin El Hadj Bouzid. Issu d’une famille de haut rang, il fût un chef fier et meurt au combat en 1871 tué d’une balle en plein front.

Maraudeur en Kabylie, SS en Rhénanie (2)

Comble de l’ironie, le grand-père de Ouelhous était né en 1815, la même année que Lḥaǧ Muḥend At-Meqqran. Cependant, de ce qui se disait, son aïeul n’avait participé, ni de près, ni de loin, au soulèvement de la Kabylie. Ses grands-parents furent victimes des impitoyables représailles de la part des soldats français. Si ce n’était le jeune âge de ses parents, il serait né sans doute quelque part en Nouvelle-Calédonie.

Les exilés algériens de Nouvelle-Calédonie sont des résistants, originaires essentiellement de Kabylie et alentours, qui ont été déportés par la France entre 1864 et 1921.

La majorité d’entre eux était constituée de prisonniers de droit commun envoyés dans des colonies pour purger leur peine. Environ 350 d’entre eux étaient des prisonniers politiques déportés et d’autres des relégués, c’est-à-dire des récidivistes… (à suivre)

Kacem Madani

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