Samedi 2 janvier 2021
Marché parallèle : un tombeau de l’économie algérienne
L’économie algérienne va mal. Elle n’a pas l’air de bien aller et ce, depuis bien des années.
Une situation qui donne à réfléchir aux plus communs des Algériens, lui faisant remarquer qu’elle a déjà entamé la courbe pour une descente vers l’inconnue que seuls les érudits sont à même d’appréhender l’étendue de l’impact sur les petites gens que nous sommes, et par-delà sur la stabilité de tout un pays.
Cette situation qui ne cesse d’alimenter les scénarios les plus fous, ne semble nullement ébranler les décideurs ne serait-ce que dans un sursaut d’orgueil pour tenter un tant soit peu de reprendre en main un secteur aussi vital que celui de l’économie nationale en opposant une lutte acharnée contre l’informel qui a tendance à supplanter le réel.
Inquiétant est le propos rapporté par le président de la confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) lequel a rappelé dans une entrevue accordée à la radio nationale en ce mercredi 30 décembre 2020 qu’un montant de « 60 milliards de dinars circulent actuellement au niveau du marché noir ».
Il faut avoir le courage de le souligner que ni la banque centrale, ni les autres banques primaires, ni encore moins le trésor public qui assiste impuissant au tarissement de ses sources ne parviennent à mettre un terme au massacre, dénote en ne peut plus clair, une prise d’otage sciemment organisée faisant subir à ce palier de l’économie nationale les pires affres de saignement.
Comment on est-on parvenu au point de considérer le dinar algérien, cette monnaie nationale sensée symboliser la grandeur d’un État qui se prétend indépendant et souverain, en une monnaie de « singe » ?
J’en suis parfaitement convaincu que cette situation de « non économie » trouve son explication dans une logique conspirationnelle obéissant à des fins inavouées et mal intentionnées de vouloir maintenir l’économie du pays dans sa phase actuelle sous perfusion pour asseoir une hégémonie dans un partenariat intra et extra-muros.
Sinon comment peut-on expliquer ce traitement d’humiliation que l’on ne cesse de réserver à la quotation du dinar dont la valeur est en chute libre chaque jour que Dieu fait.
Ne sommes pas capables de redresser la barre quand nous aurions compris « que le travail est un trésor » et que l’économie doit se baser sur l’exploitation optimale des moyens de production.
Pour ce faire, il faut créer des opportunités d’emploi à commencer par la mise en valeur du domaine agricole lequel nécessite des moyens d’irrigation, un savoir faire en la matière et quelques textes réglementaires pour parvenir à assurer son autonomie alimentaire à l’image de ce qui se fait dans les pays voisins.
L’atteinte du plein emploi, est à même d’encourager la productivité pour assurer d’une part la stabilité économique du pays, et d’autre part permettre la réalisation d’outputs destinés à l’exportation afin de se libérer à l’avenir de l’emprise des revenus liés aux hydrocarbures dont le prix fluctue de manière aléatoire au gré des influences du marché extérieur.
L’autre condition sine qua non qui permettrait de booster l’économie d’un pays pouvant atteindre des taux de croissance élevée, consiste en l’assainissement de la situation politique en premier chef.
Un État qui consacre un modèle de gestion démocratique, basée sur l’alternance au pouvoir, avec des institutions élues au suffrage universel sur la base du libre choix que détermine la volonté populaire, ne peut que renforcer l’adhésion inclusive des forces vives dans un élan de tolérance et de justice sociale.
« Impossible n’est pas humain » pour pouvoir réussir, à charge à la société civile, aux personnalités nationales et à toutes les autres sensibilités de dépasser leurs divergences idéologiques pour se consacrer à l’essentiel, celui de militer dans l’intérêt du peuple, seul détenteur de toute légitimité.