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Marche pour Chaïma : une vingtaine de personnes interpelée à Oran

ARBITRAIRE

Marche pour Chaïma : une vingtaine de personnes interpelée à Oran

La fille du célèbre dramaturge Abdelkader Alloula et une vingtaine de personnes interpellés à Oran.

Le pouvoir algérien et ses suppôts, en plus d’être tyranniques et de pratiquer une oppression à tout va, sont totalement ignorants. 

Ils sont également hors sol parce qu’ils ne savent pas faire la différence entre une manifestation pour le hirak qui met en cause la primature de ce régime contesté et un rassemblement qui a pour objet de rendre un dernier hommage à la malheureuse Chaïma qui a été violée, étranglée et brûlée. Et dont le corps a été retrouvé inanimé dans une station-service de Thénia dans la wilaya de Boumerdes. 

Un mot d’ordre a été lancé pour une marche blanche qui avait pour objets de soutenir la famille éplorée et de crier sa colère contre tous les féminicides. Le rassemblement était prévu pour 11 heures à un emplacement central de la ville d’Oran : le square Port-Saïd.

Les manifestants ont commencé à arriver, par groupes, en même temps que des cars de police amorçaient leur approche pour encercler la place et y stationner.

N’ayant rien à se reprocher, les participants ont accepté, sur ordre de la police, de quitter le square trop ouvert aux regards des passants, pour être évacués vers des ruelles plus discrètes. La foule continuait toujours d’affluer vers l’emplacement choisi. Vers 11 h 30, les policiers en tenue ainsi que leurs collègues en civil se sont rués violemment sur les personnes présentes pour procéder à leur arrestation. 

Parmi les personnes appréhendées, il y avait Farid Khemisti, Fatma Boufenik, Djamila Loukil, Amal Sediki, Amal Kateb, Fatima Bouchnef, Kadour Kaddour, le Docteur Tadjeddine et Rihab Alloula, la fille de Raja et Abdelkader Alloula, le célèbre dramaturge, victime d’un attentat terroriste islamiste le 10 mars 1994.

Une fois dans les locaux de la police, les agents sur place ont pratiqué des interrogatoires et se sont rendus compte de leur méprise : les personnes arrêtées étaient tous des cadres supérieurs (journalistes, professeurs d’université, médecins…) et n’étaient présents que pour apporter un peu de baume au cœur des parents de la suppliciée.

Cette marche visait essentiellement à rendre un dernier hommage à Chaïma Sadou comme il s’agissait également de sensibiliser à l’horreur des féminicides.

La totalité des personnes appréhendées a été remise en liberté dans l’après-midi. Une preuve de plus qui nous donne à voir que ce régime est aux abois et qu’il ne lui reste qu’une seule arme qu’il emploie jusqu’à l’excès : celle des arrestations massives.

Auteur
Kamel Bencheikh, écrivain

 




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