Site icon Le Matin d'Algérie

Marseille : quartiers nord et 2ᵉ arrondissement, un quotidien marqué par la violence et l’abandon

Quartier Nord de Marseille

© Maxppp

À Marseille, la violence liée au narcotrafic ne cesse de fragiliser les quartiers populaires du nord de la ville, mais aussi le 2ᵉ arrondissement, notamment autour du quartier des Carmes. Ces territoires vivent au rythme d’une insécurité chronique, entre trafics, règlements de comptes et un sentiment d’abandon profond.

Malgré une légère baisse des homicides liés au narcotrafic en 2024 — 24 morts contre 49 en 2023 dans les Bouches-du-Rhône — la peur demeure omniprésente. Dans ces quartiers, les jeunes, parfois mineurs, sont de plus en plus impliqués dans les réseaux criminels, souvent recrutés dès l’adolescence. Ce phénomène alimente une spirale de violence et d’exclusion sociale.

Les quartiers Nord de la ville de Marseille, zone de non-droit ? Pas si faux que ça. Les témoignages d’habitants révèlent une réalité glaçante : portes forcées, menaces armées, agressions physiques, et une vie quotidienne rythmée par la peur. Une mère de La Castellane raconte comment elle et son mari ont été violemment agressés pour avoir tenté d’éloigner leur fils du trafic. À Fonscolombe, une lettre d’un résident décrit des délinquants qui bloquent les accès de l’immeuble, circulent à moto dans les parties communes et instaurent un climat d’intimidation, notamment pour les enfants et les personnes âgées.

Dans le 2ᵉ arrondissement, le quartier des Carmes — surnommé parfois « les bêtes des Carmes » — connaît lui aussi une montée inquiétante de la violence et des trafics. Les habitants dénoncent une loi du silence imposée par des groupes armés et un manque de réponses adaptées des autorités.

Si les forces de l’ordre multiplient les interventions, comme l’opération « Place nette XXL », ces actions peinent à enrayer durablement le phénomène. Le sous-effectif policier, conjugué à la rapidité avec laquelle les trafiquants reprennent leurs positions, complique la donne.

Face à cette réalité, les habitants réclament une approche globale, mêlant présence humaine sur le terrain, prévention auprès des jeunes, soutien social et politique de réhabilitation urbaine. Ils refusent que leurs quartiers soient stigmatisés comme des zones de non-droit, rappelant qu’il s’agit avant tout de territoires où la population aspire à vivre dignement et en sécurité.

La rédaction

Quitter la version mobile