Un an après son ouverture, l’Entrepôt Solidaire de la Fondation CMA CGM s’impose comme un maillon central de l’aide alimentaire à Marseille. La visite du président français Emmanuel Macron sur le site marque une reconnaissance politique d’un dispositif présenté comme un modèle de coopération entre entreprises, associations et pouvoirs publics.
Depuis son lancement, l’Entrepôt Solidaire a permis de doubler les capacités opérationnelles des associations partenaires. Selon les chiffres communiqués par la Fondation, le nombre de repas distribués est passé de 5 à 10 millions, pour environ 100 000 bénéficiaires. Les capacités de stockage ont suivi la même dynamique, passant de 1 600 à 3 300 palettes, tandis que les chambres froides ont doublé de surface pour atteindre 360 m², facilitant la conservation et la redistribution de produits frais et surgelés.
Sur le terrain, ces évolutions ont permis aux associations de renforcer leur action. L’outil logistique mis à disposition améliore la gestion des flux, limite les pertes et élargit la nature des denrées distribuées. Dans un contexte de hausse continue de la précarité alimentaire, cet appui est perçu comme un levier concret pour faire face à l’augmentation des besoins.
Fort de ces résultats, la Fondation CMA CGM annonce le développement de quatre nouveaux Entrepôts Solidaires, en France hexagonale et dans les territoires ultra-marins. L’objectif est de déployer un modèle jugé efficace et réplicable, capable de soutenir rapidement les réseaux associatifs locaux.
À partir de 2026, le dispositif sera complété par un programme de mécénat de compétences. Les collaborateurs du groupe CMA CGM pourront s’engager durablement aux côtés des associations, notamment dans les opérations logistiques, au-delà des collectes annuelles auxquelles ils participent déjà. Cette évolution confirme le rôle croissant du secteur privé dans l’organisation de l’aide alimentaire.
Si l’efficacité du modèle est aujourd’hui largement mise en avant, la visite présidentielle souligne également un glissement plus large des politiques sociales vers des partenariats public-privé. L’Entrepôt Solidaire améliore la distribution de l’aide, mais ne répond pas aux causes structurelles de la précarité alimentaire. Les associations, tout en saluant le soutien logistique, rappellent la nécessité d’un engagement public durable pour garantir l’accès à l’alimentation.
L’Entrepôt Solidaire de Marseille apparaît ainsi comme un outil performant et utile, qui renforce l’action associative à court terme. Il illustre une coopération inédite entre acteurs publics, privés et associatifs, tout en posant la question centrale du rôle de l’État dans la lutte contre la précarité alimentaire à long terme.
Synthèse Djamal Guettala

