Dès son plus jeune son âge, Marzouk Lattari fut animé d’une grande passion pour la musique. Compositeur, musicien de génie, il a enregistré trois albums qu’on peut écouter sur Youtube.
Marzouk Lattari est natif du village Taourirt Moussa Ouamar, des Ath Douala, qui compte beaucoup d’artistes et de grands poètes dont le plus célèbre d’entre eux est le regretté Matoub Lounès. On peut citer aussi, Tiloua (Lounès Ladjadj) qui fait monter sur scène le jeune Matoub Lounès à l’âge de 16 ans en 1972, Matoub Moh Smaïl qui a chanté avec El Hasnaoui et Dahmane El Harrachi, Matoub Achour, Laichour Mokrane (Mokrane Lhadj Amar) que Matoub Lounès invitait régulièrement sur scène, Matoub Moussa, Matoub Hamid, Mehari Mustapha (Mustapha Ath Ouali), Loukan Ferhat (Ferhat Ait Aissi), Mohand Ou Bouzid, Messous Mohand Ouyidir (Mohand Ouyidir ath Amara), Krazem Mohand Ouamar (Mohand Ouamar Takrarth).
Marzouk Lattari est un artiste discret, comme le sont les plus grands. Il ne cherche pas la gloire il travaille pour l’art, d’ailleurs il joue pratiquement de tous les instruments, même si son instrument de prédilection, dont la difficulté pour la maîtrise n’est pas des moindres est le banjo, cet instrument majestueux est dérivé du luth Ouest-africain joué par les esclaves africains déportés aux Etats-Unis au dix-septième siècle, qu’on retrouve surtout dans le jazz et la country.
Le banjo fut introduit dans les années 40 dans le chaâbi par Hadj M’hamed El Anka qui est considéré comme le créateur du chaâbi actuel qui dérive du medh et de la musique arabo-berbéro-andalouse.
Hadj M’hamed El Anka a apporté sa propre touche au chaâbi en introduisant plusieurs instruments, le banjo, la mandole et le piano. On peut citer des grands noms dans la maîtrise du banjo, Cheikh Namous, Kaddour Cherchali, Dahmane Elharrachi, Hamid Lakrib, Mahboub Bati, Said Hennad, Ptit Moh, Mouloud Nait Ali, Marzouk Lattari.
En écoutant Marzouk Lattari, on est envahi par l’émotion qui s’en dégage, les chansons, la composition, l’orchestration témoignent d’une grande maîtrise à la fois rythmique et harmonique, nous sommes saisis par ce travail d’orfèvre et on sent tout de suite l’influence des grands maîtres du chaâbi.
Marzouk Lattari joue donc du banjo, de la mandole, du piano, du violon, de la flûte. Il a appris à écrire la musique grâce à un livre de solfège que son grand-père a ramené de Paris. En côtoyant les plus grands, il a considérablement perfectionné son jeu. Il a appris les modes au côté de Si Said Hennad, bras droit au banjo auquel il voue une très grande reconnaissance.
Marzouk Lattari a joué comme bras droit au banjo avec Cheikh Mehdi Tamache, élève de Hadj M’hamed El Anka, Kamel Messaoudi, au côté de son talentueux guitariste Mohamed El Amraoui, Matoub Lounès, Cherif Hamani son cousin, Kheloui Lounès, Moh Bouhanik, et d’autres. Il a côtoyé Moh Smail, Hacène Ahres, Moh Hessas, Lani Rabah, et d’autres…
En 1987, il fait une tournée avec Cherif Hamani comme bras droit au banjo. En 1988, il est le bras droit au banjo de Matoub Lounès au côté de Hamid Lakrib, ce dernier a marqué son époque, il s’est distingué par son jeu remarquable du banjo.
Hamid Lakrib était un musicien virtuose du banjo, dont la vie fut brève. Il décède en 1999 dans la solitude à 38 ans, il est originaire de Tala-Khelil, Ath Douala. Il accompagna de grands chanteurs, Akli Yahiatene, Amar Ezzahi, Kamel Bourdib, Mehdi Tamache, Youcef Abdjaou.
Marzouk Lattari fut le bras droit au banjo de Lounès Matoub de 1988 à 1992. Ce chanteur musicien de talent continue son chemin en créant, en composant. Il a toujours la soif d’apprendre, les projets foisonnent dans sa tête.
Marzouk Lattari est un artiste à découvrir ou à redécouvrir pour le plaisir de l’oreille, du cœur et de l’esprit.
Brahim Saci
PS :Je remercie Amar Laoudi pour son aide.