Il n’y a rien de plus compromettant que légitimer une élection présidentielle dans une dictature par une candidature alibi.
Ce sont toujours des hommes et des femmes sans dignité qui se présentent à un simulacre de confrontation avec l’homme fort. Ils savent qu’ils sont les « idiots utiles », les « marionnettes » et les paravents qui donnent à la violence d’état le moyen d’être consacrée par les urnes.
Ils n’ont ni dignité ni moralité car ils savent que cela renforce la dictature. Mais ils ont encore moins de dignité lorsqu’ils savent qu’ils n’ont aucune chance dans ce combat aussi ridicule que compromettant.
Il y a toujours ce genre de recrues qui jouent le rôle du lièvre dans les élections des dictatures. Poutine en a eu et c’est toujours le cas dans l’histoire. Ils se vautrent et se vendent pour une place dans l’innommable.
La dignité se vend par l’ambition et la cupidité de ceux qui se croient rusés pour que la grossière ficelle ne se voit pas. Et il y a les illuminés des dictatures, ceux qui sont toujours fascinés par la force et la lumière des tyrans. Ceux-là sont des adeptes de la secte, rien ne peut y faire dans l’histoire.
Puis il y a ceux qui sont des professionnels de l’exercice. Abdelaali Hassani Cherif, président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) est l’homme de toutes les compromissions. Il est le chef d’un parti islamiste dit modéré. Une tendance islamiste qui veut attirer à lui les croyants tout en camouflant l’odeur de l’exécrable doctrine qui abrutit et domine la société algérienne.
Sous le couvert de diplômes qu’on nous met toujours en avant pour dissimuler la doctrine extrémiste et la légitimer par une pseudo hauteur intellectuelle et de modération.
Quant à l’autre indigne, Youssef Aouchiche, secrétaire national du FFS, il est pour moi une plaie ouverte. Nous avions milité dans ce même parti pour essayer de faire naître la démocratie et contribuer ainsi à la fin de la dictature militaire. Mais la grande sincérité militante de ce monsieur lui a fait rejoindre les deux chambres du Parlement, lieu des valets consentants (et bien nourris) du pouvoir algérien.
Mais Abdelaali est peut-être, en plus des deux catégories que j’avais citées, profondément convaincu de sa participation à l’édification de la démocratie. Il faut alors ajouter au délit de compromission le symptôme de handicapé mental.
Ce sont hélas des hommes qui sauront retourner une seconde fois leur veste lorsque l’heure des comptes arrivera. Et d’ailleurs ils sont si insignifiants que la nouvelle république ne pourra perdre son temps à les juger.
Les lions se sont gavés par la mort de la bête, les rapaces terminent le travail et les insignifiants comme nos deux personnages essaient de grappiller quelques miettes.
Ils ne pourront même pas être jugés par leur conscience, ils en sont dépourvus.
Boumediene Sid Lakhdar