La Cour constitutionnelle a sonné, mercredi 31 juillet, la fin de la récréation en annonçant la liste définitive des participants à la mascarade présidentielle algérienne du 7 septembre.
La Cour constitutionnelle ne va tout de même pas contredire le très zélé patron de l’ANIE ! Sans surprise donc, les noms de Youcef Aouchiche (FFS), Abdelmadjid Tebboune ( indépendant, nous dit-on) et Abdelali Hassani Cherif (MSP) constituent le trio retenu par les magistrats de l’instance présidée par Omar Belhadj. Exit donc les recours de cinq des 13 prétendants à la présidentielle éliminés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Un sacré coup de balai qui a refroidi plus d’un dans cette classe politique très encline au baisemain politique
Ni Saida Neghza, la tonitruante femme d’affaires et cheffe de la CGEA, l¨’organisation patronale non adoubée par le pouvoir, ni l’ancien vice-ministre des Affaires étrangères et chef du Parti de l’Alliance républicaine, Belkacem Sahel n’ont été repêchés par la Cour constitutionnelle qui à rejeté leurs recours malgré le battage médiatique qu’ils ont fait suite à l’invalidation de leurs dossiers de candidature. Le gendarme des élections que dirige par l’islamiste repenti, Mohamed Charfi, a été impitoyable malgré ses hésitations et contradictions lors de sa conférence de presse de présentation des « candidats ».
Dans des déclarations enflammées, Neghza s’est élevée contre son élimination, se disant victime d’exclusion politique, accusant même l’ANIE de « trucage » sur les formulaires des signatures. Comme si personne ne le savait en Algérie !
Abdelmadjid Tebboune dans l’indifférence
L’annonce du trio donné partant pour la course au Palais d’El Mouradia n’a pas emballé grand monde. Silence radio sur les réseaux sociaux où l’intérêt des internautes est plutôt accaparé par les performances de la jeune gymnaste Kaylia Nemour, qui défend ses chances d’une médaille en or pour l’Algérie aux jeux olympiques de Paris.
Les Algériens sont revenus des mascarades électorales et des fausses promesses de transparence.
On comprend aisément le manque d’enthousiasme populaire et des quelques militants déclarés ou partisans potentiels des deux « opposants » qui se préparent à jouer le rôle de faire-valoir d’une réélection jouée d’avance. Abdelmadjid Tebboune remportera le ticket qui lui permettra de se maintenir au pouvoir pour 5 ans supplémentaires. Un énième mandat qui plongera malheureusement encore plus le pays dans la crise politique et accentuera son isolement à l’international.
Samia Naït Iqbal