Mercredi 6 mars 2019
MDS : « Nos rêves sont trop grands pour loger dans vos urnes”
Avec ou sans le 5e mandat de la honte, les élections ne sont pas la solution à la crise multidimensionnelle que vit le pays.
Poursuivre la lutte pacifique contre le système mafieux et despotique allié à l’islamisme en s’organisant pour le changement institutionnel, pour l’Algérie pérenne, moderne, démocratique et sociale du 21e siècle.
Les Algériennes et les Algériens,
sur tout le territoire, de toutes les couches d’âges et catégories sociales, manifestent pacifiquement contre le mépris du pouvoir et l’insulte à leur intelligence. Le 5e mandat, au-delà de son inconstitutionnalité, est ressenti par la grande majorité de la société algérienne comme un profond outrage à sa dignité. Mais, le refus du 5e mandat à lui seul, ne mettra pas fin à la crise multidimensionnelle que traverse l’Algérie. Une crise qui est à la fois, politico- institutionnelle, économique, sociale et culturelle.
Ce mouvement revivifiant, résultat de longues accumulations des décennies passées, doit se poursuivre pour le changement démocratique véritable au-delà de la tenue ou pas des élections, du processus électoral auquel les algériens et algériennes ne croiront qu’après la transformation des institutions actuelles en institutions véritablement démocratiques.
Refusant la fatalité de l’attente du changement d’en haut par des acteurs politiques (Pouvoir et Opposition ) qui ont des décennies durant confirmé leur totale incapacité à gérer efficacement et démocratiquement le pays, ce mouvement doit assumer maintenant toute sa responsabilité en s’organisant pour se réapproprier l’exercice de la politique jusque- là confisquée, galvaudée et dévalorisée au profit du « système à dégager» .
Ses forces doivent commencer à s’organiser dans l’immédiat en mettant sur pied des collectifs, coordinations sectorielles, locales puis nationale et poursuivre, au-delà des résultats d’élections tenues ou non, leurs luttes organisées et coordonnées pour le changement républicain et démocratique auquel elles aspirent. Dans ce processus de rupture avec le système qui est un ensemble économique, social, éducatif, culturel, environnemental et politico-institutionnel, leurs objectifs immédiats sont :
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Prendre possession des espaces publics pour engager en profondeur le débat citoyen sur les : Quoi ? (qu’est-ce que le système) ? Et les Quand ? Et comment ? Le dégager.
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Conquérir donc, nos libertés publiques, individuelles et collectives constitutionnelles, notamment celles de se réunir et de manifester dans l’espace public. Sans ces droits effectifs, la société qui refuse la classe politique actuelle, ne pourra, en effet, construire ses propres instruments politiques pour créer de nouveaux rapports de force et atteindre le démantèlement du système et la refondation nationale, républicaine et sociale, dans le refus de toute manipulation du religieux y compris par l’état. Et ce pour aller de façon organisée dans toute institution de transition qui ne doit pas être dirigée par le système lui-même pour ne déboucher que sur sa reproduction habillé d’un nouveau costume.
Ce mouvement en marche, légitimé auprès de la société devra revendiquer et assumer un rôle décisif dans toute transition politique pour le changement démocratique, en commençant par une représentation directe à un taux capable d’influer de façon décisive dans les tâches de la transition (nouvelle constitution stable, pérenne et ‘’imbricolable’’, nouvelle loi sur les partis politiques, sur les associations…).
Dans ce processus de luttes, les citoyens et citoyennes devront veiller à ce que leurs actions :
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Ne profitent à aucun calcul des clans et officines du système, ni à se faire instrumentaliser dans des luttes intestines entre des acteurs du système qui voudraient régler leurs contradictions par la rue quitte à mettre à le pays dans des dérives très dangereuses pour la Nation,
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Ni à ses clientèles et à ses nombreux satellites de la façade démocratique,
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Ni à donner un «nouveau chèque en blanc», à tout mandataire du pouvoir ou de toute la classe politique actuelle, qui doit changer pour que le pays avance.
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Ni aux islamistes inconstitutionnellement autorisés, y compris la nouvelle tendance dite « modérée » qui revêt le déguisement démocratique pour mieux réaliser son projet de l’Etat Islamique despotique, totalitaire et obscurantiste.
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Ni aux partisans de la partition.
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Ni à toutes manœuvres, provocations, ouvrant la voie aux immixtions extérieures (occidentales ou orientales) dans nos affaires nationales.
C’est à ce projet que tous les partisans du changement profond et non pas de façade doivent s’atteler en poursuivant la réflexion et l’action par la création de collectifs autonomes dans toutes les villes d’Algérie afin de créer un mouvement politique nouveau dans ses valeurs, discours, méthodes, pratiques et incarnations (hommes et femmes).
Tous les Algériens et toutes les algériennes en sont responsables.
La responsabilité individuelle et collective des Algériens et algériennes est immense, en particulier celle de tous ceux qui détiennent la moindre parcelle de pouvoir.
Celle des militants de la démocratie et du progrès hors de toutes considérations d’appareils dépassés et désuets est plus grande encore.
Le MDS Oran, qui dans la crise de notre mouvement, a préservé sa totale autonomie en se gardant de toute caution en particulier électoraliste aux politiques du système corrompu et corrupteur, persistera à dévoiler toute les manipulations, manœuvres et provocations qui continueront immanquablement à venir de l’intérieur du système qui fera tout pour garder l’initiative stratégique contre les forces les plus résolues et conséquentes du changement démocratique et social .
MDS Oran, le 05/03/2019