Youcef Aouchiche veut faire illusion. A Tizi-Ouzou où le FFS devrait se sentir chez lui, Aouchiche et sa garde rapprochée ont mélangé divertissement et messages politiques. Pathétique.
Le show électoral du candidat Youcef Aouchiche, ce samedi 31 août, sur les planches du théâtre Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou se veut à l’américaine : des décibels de musique à crever les typmpons, spots multicolores et affichettes à l’arrière-plan de la scène brandies par des militants et militantes jeunes et moins jeunes, déclinant le nom du candidat et des slogans extraits de son programme.
Voilà pour le décor (côté jardin). Côté salle (ou côté cour!), l’ambiance est plutôt calme. On est loin de l’atmosphère enfiévrée des meetings électoraux d’antan du FFS où il fallait jouer des coudes pour se frayer un chemin parmi les militants qui affluaient en grand nombre de toutes les localités pour occuper les travées des salles plusieurs heures à l’avance.
Ce samedi 31 août, le candidat Youcef Aouchiche n’a pas pas provoqué la ruée populaire habituelle vers son raoute politique qu’il espérait grandiose et historique.
Et dire que les ténors de son équipe de campagne ont promis de « casser la baraque » le jour du passage de l’enfant d’Assi Youcef (Boughni) à Tizi-Ouzou, dans ce que devait être le fief du parti fondé par Hocine Ait Ahmed. Visiblement, le peuple du FFS n’a pas été au rendez-vous et ne le sera, probablement pas, le jour du vote.
Les interventions enflammées de Klaleche, P/APW de Tizi-Ouzou et directeur local de campagne et Djamel Bahloul, directeur de campagne national n’ont pas pu tirer de sa réserve une salle qui ne réagira que timidement à leur envolées accréditant la validité et la pertinence de la participation du FFS à la présidentielle.
Et les harangues de quelques militants improvisés en « chauffeurs de salle » n’ont pas permis à faire décoller une ambiance qui, sans être tout à fait plombée, est loin d’être celle escomptée par les organisateurs. Seuls un carré de partisans installé à l’avant de la salle du grand théâtre Kateb-Yacine reprenaient les slogans habituels du parti et lançaient « Aouchiche président ! »
Même l’invocation du nom de feu Hocine Ait Ahmed ne sera d’aucun secours de l’équipe de campagne du candidat Aouchiche qui ambitionnait de faire une démonstration de force. Histoire de damner le pion à leurs détracteurs qui leur reprochaient de s’être compromis avec le pouvoir, de servir d’alibi démocratique à un processus électoral réglé d’avance au profit du président sortant.
Le thème de « la défense et de l’illustration de la participation du FFS a la présidentielle occupera l’essentiel des discours de M. Klaleche, Djamel Baloul et Youcef Aouchiche.
Tour à tour, ces orateurs n’ont pas cessé de défendre leur choix participationniste contre ceux que Djamel Bahloul qualifie de tenants « de l’immobilisme et du défaitisme ».
A coup de petites phrases, ils ont brocardé leurs contempteurs qu’ils accusent de jouer le jeu du pouvoir et de travailler pour prolonger le statuquo.
« Ceux qui nous reprochent de participer à ce rendez-vous électoral sont en réalité eux qui cautionnent les dérives du pouvoir, ils encouragent la dévalorisation de l’action politique; la non-participation signifie le maintien du statut quo », a martelé Youcef Aouchiche.
Lui et ses partisans croient possible le changement par les urnes le 7 septembre prochain. Pourvu que le peuple daigne se déplacer en masse dans les bureaux de vote, et de provoquer , un véritable « hirak électoral », en faveur de sa candidature, soutient Aouchiche, convaincu qui’ « (il) incarne le changement et le passage vers une deuxième République! »
Cette proclamation maintes fois réitérée par le candidat du FFS et ses conseillers de la direction de campagne depuis leur décision de prendre part au scrutin présidentiel tient beaucoup plus de l’autosuggestion, de la méthode Coué.
A force de répéter et de croire à la régularité du prochain scrutin qui conduira au palais d’El Mouradia, Youcef Aouchiche s’y voit déjà ! Dur sera le réveil le 7 septembre à 20h.
Sofiane Ayache