Riposte internationale et le collectif des Rifains d’Europe organisent, samedi 24 juin, à la Bourse de Travail de Paris un meeting de soutien aux détenus du Rif et les prisonniers d’opinion marocains.
Au cours de ce meeting, des intervenants algériens, marocains et français se relayeront pour prendre la parole et dénoncer les violations des droits humains au Maroc et les atteintes aux droits de la défense.
Ce rassemblement qu’organise l’ONG Riposte internationale est un grand moment de retrouvailles autour de la cause de la défense des libertés et des détenus d’opinion d’activistes de deux pays qui ne se parlent plus. Ce meeting est en lui-même une réponse cinglante aux autorités algériennes et marocaines pour leur signifier qu’Algériens et Marocains peuvent se parler et se réunir pour la défense des valeurs de liberté.
Plusieurs interventions sont au programme. Le père du détenu d’opinion Nasser Zefzafi sera présent pour témoigner sur le combat de son fils Nasser Zefzafi. Il y aura aussi celles de Marie Christine Vergiat, l’universitaire Hassane Hirèche, Geneviève Garigou, le syndicaliste de Solidaires Stéphane Enjalrar, Boualem Azahoum, défenseur des droits humains, Fariha Aarour, journaliste, Ali Aït Djoudi, président de Riposte internationale, Abdelghani Ababou…
Violations systématiques des libertés
Si l’Algérie est devenue une vaste prison, le Maroc n’a rien à lui envier. Omar Radi a été condamné, en appel, en mars 2022 à six ans de prison ferme. Taoufik Bouachrine, 54 ans, journaliste et rédacteur en chef de l’un des derniers journaux d’opposition marocains, Akhbar el Youm, est maintenu à l’isolement alors qu’il purge une peine de 15 ans d’emprisonnement. Taoufik Bouachrine est un journaliste marocain et rédacteur en chef, il purge actuellement une peine de prison de 15 ans pour « trafic d’êtres humains ». Toutes ces accusations sont difficilement soutenables devant des tribunaux autrement plus libres.
La région du Rif a vécu l’innommable en 2016. Nasser Zefzafi a été condamné en 2016 à 20 ans de prison pour avoir mené la dissidence populaire dans le Rif. Le fils d’El Hoceima est réduit au silence parce qu’il refuse de demander pardon au roi Mohammed VI.
Trois autres prévenus, Nabil Ahmijeq, Wassim el-Boustani et Samir Aghid, ont été condamnés eux aussi à 20 ans de réclusion, et ont vu leurs sentences confirmées par la cour d’appel de Casablanca en 2018. Une trentaine d’activistes avaient écopé en juin 2018 de peines allant de deux à quinze ans de réclusion. Onze d’entre eux avaient ensuite été graciés par le roi.
Ce premier meeting de solidarité entre Algériens et Marocains depuis la rupture des relations se veut porteur d’espoir d’une fédération des luttes pour une Afrique du nord de paix.
Yacine K.