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Méfiez-vous des puffs au gourbi des dieux barbares

OPINION

Méfiez-vous des puffs au gourbi des dieux barbares

Crédit photo : Zinedine Zebar.

« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire ». Georges Orwell

On nous a appris à l’école que la patience est fille de la confiance et l’anticipation politique est mère de la sureté. En dehors de l’école, l’expérience nous a appris que la crainte vient quand un peuple perd l’espoir de voir un demain fleurissant. Les Chinois nous apprennent que les peuples heureux n’ont pas besoin de se presser. Essayons d’être heureux. Retroussons nos manches et faisons face à nos problèmes réels et acceptons de vivre la vérité. Soyons conscients de nos potentialités. Oublions les querelles inutiles et œuvrons pour le bienêtre et la réussite de nos enfants avec des idées modernes et têtes nouvelles.

Je continue mes idées par les beaux souvenirs des années quatre-vingts à l’Université de Tiaret. Je me rappelle de Monsieur Tebboune quand il était wali de Tiaret. A cette époque, je revenais des Etats-Unis. J’étais enseignant à l’université Ibn Khaldoun de Tiaret. Je me souviens d’une réunion de travail avec Monsieur Tebboune à l’université. Les professeurs ont été satisfaits de son discours.Un discours de réaliste qui va droit au but. Un collègue, Dr. Gharbi, a été tellement impressionné par la simplicité de comportement du wali et sa maîtrise des deux langues, arabe et française dans son débat. Il demanda à Monsieur Tebboune de lui permettre d’exprimer ses impressions sur la personnalité de Monsieur le wali. Monsieur Tebboune lui donna la parole. Dr. Gharbi a répondu : Monsieur le wali je suis impressionné par votre modestie et votre humble comportement. Vous maitrisez votre domaine en tant qu’administrateur d’une willaya. Vous méritez plus que wali. Un poste de ministre vous convient parfaitement. Monsieur Tebboune a apprécié la sincérité du Dr. Gharbi et a répondu par un sourire de fraternité. Monsieur le président gardez le même sourire !

Revenons à notre présent, quarante ans après. Bien que le Césarisme ne soit pas Algérien ! L’histoire du cadre président est une réalité dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. Nos petits enfants s’en souviendront comme les petits français se souviennent aujourd’hui des rois fainéants. Nous l’avons acceptée avec du bon baroud. Nous l’avons admis la ridule sous une vague de youyous assourdissants sortants de bouches louées à prix dérisoire.

Du Benin à l’Algérie en passant par la source sacrée du VIIe arrondissement de Paris, le problème de la démocratie africaine, c’est qu’elle ne commence jamais dans un groupe d’intellectuels éduqués et de bonnes familles, mais elle s’épanouit toujours dans des communautés où les gens ont des idées considérées comme radicales, obscurantistes, rétrogrades et prédisposés à vendre le pays aux premiers conquérant.

Je justifie le mot gourbi dans le titre de ce texte. Un gourbi, peut être une hutte chez les bédouins d’Afrique du Nord ou une habitation dans une « dachra », un douar en montagnes. Le gourbi peut être aussi un lieu très chic où les malfaiteurs, les dealers de drogues, les espions, les dieux barbares et les terroristes se groupent pour manger, s’amuser et comploter. Souvent ces lieux-dits de classes et d’élégances ne sont pas en dessous de l’ordinaire mais plutôt au-dessus de tout soupçon. En fréquentant ces lieux fantastiques, pour la première fois, vous avez l’impression qu’ils sont excellents et honnêtes. Vous êtes impressionnés par la politesse et l’accueil du gardien et les excellents serveurs dont la foi et les sourires anglais sont apparents. Méfiez-vous des apparences ! L’excès de politesse cache l’imprévu.

Le peuple est habitué aux puffs des dieux barbares qui nous annoncent les mauvaises nouvelles. Ils nous ont déjà annoncé, un an avant le Hirak, que les caisses de l’Etat étaient vides et que probablement les travailleurs ne pourraient pas être payés. Ils ont fait recours aux billets singes pour alimenter leurs comptes bancaires et même des comptes en devises pour leurs enfants. La patience du peuple a gagné. Les malfaiteurs dieux barbares sont encellulés. La volonté du peuple donnera certainement son fruit dans l’Algérie nouvelle.

En période de confinement je lis et je relis. C’est en lisant Shakespeare que tout a changé dans mon imagination. Je commence à faire la distinction entre un cochonnet politique et un pingouin politiquement habile. Je vois la face cachée de la vie politique. Je comprends pourquoi un peuple déprimé et dégoûté n’a ni assez de fraîcheur d’imagination, ni assez de patience pour espérer une lueur de bonheur dans la vie. Je suis convaincu que ni le romantisme politique des Abderrezak et des Azzedine ni les puffs des Abdelaziz et des dieux barbares encellulés ne remplissent les ventres vides.

Il est malheureux de rappeler au gens, qui ont la mémoire courte, qu’avant le refus du cinquième malheur imposé par la France nous avions deux peuples différents et distincts sur le même territoire. Une Algérie des arrivistes nouveaux riches et une autre Algérie des pauvres. Les parts de citoyenneté n’étaient pas égales.

Le peuple pauvre et honnête le dur travail, des fardeaux lourds à pousser, des fardeaux volumineux à trainer, des fardeaux de taxes à payer, des fardeaux de honte et d’humiliation trop durs à supporter. Les misères dans les plateaux de nourriture des familles pauvres reflètent l’Algérie de « Fakhamatouhou ». En contraste, au peuple minoritaire constitué de d’arrivistes nouveaux riches aux gains faciles, une vie de prince à mener, une vie sans problèmes bureaucratiques, une vie assistée et protégée par les connaissances et la corruption. Dieu merci ! les deux Algérie ne se sont pas confrontées dans une guerre civile !

Pour mettre fin la politique de chicha libanaise, le peuple avait annoncé son opposition farouche à la gouvernance de clan dans un hirak surprise. Si la surprise du hirak vous semble trop étrange souvenez-vous du discours dans le cabaret perdu dans le marécage politique. C’est dans ce lieu qu’Ouyahia étalait ses mensonges politiques. Si le Hirak vous paraît comme un phénomène surnaturel, je vous informe que ce Hirak est le résultat d’un ras-le-bol politique de vingt ans de dictature d’un clan. Chakib Khalil a bien dit : le clan du président.

Dieu merci, le Hirak a dévoilé le vrai visage politique de ceux qui nous ont gouverné par procuration légalisée au VIIe arrondissement de Paris. Un lieu situé entre les Invalides et le Palais Bourbon. C’est dans ce lieu que nos gérants ont appris les mauvaises leçons de gouvernance pour les appliquer chez nous.

Si vous faites un petit zoom en reculant dans le passé très proche, vous voyez que tant de fois les puffs des dictateurs devinent une réalité. La démocratie de vitrine perçue comme show politique à Broadway a été acceptée comme évidence chez nous. C’est dans un gourbi sur les hauteurs de Hydra que les puffs naissent. C’est dans ce gourbi secret que les mensonges se fabriquent.

La littérature américaine, les puffs représentent l’art de semer et de faire éclore à son profit les choses qui n’ont jamais existé. Heureusement pour nous, les puffs ne durent pas pour longtemps. L’expérience nous démontre quand le voile du prestige tombe les puffs s’évanouissent et disparaissent. La fameuse phase du grand dieu barbare lève ta tête « R’faa rassek ya Ba » en campagne électorale a été fabriquée dans ce gourbi. Ce gourbi est la cause de nos malheurs. C’est de ce gourbi que les Sellal, les Ouyahia, les Saïd et le gang des faux entrepreneurs décidaient de la stratégie la politique de notre pays.

C’est dans ce gourbi que l’infaillibilité de fakhamatouhou fut reconnue comme mode politique. C’est dans ce gourbi que l’arrogance de l’auteur des puffs s’est épanouit. C’est de ce gourbi la décision de la rencontre Farida et Madame Obama a été programmée. Le peuple de Bab El Oued imagine mal la discussion entre ces deux femmes. Durant son règne, sa majesté le dieu barbare exigeait de ses sujets une admiration excessive. Sa majesté savait que ses épouvantails acceptaient ses mensonges même face à des preuves indiscutables du contradictoire. Inutile de vous dire que les bouffons ont construit autour de ce maudit gourbi un mur imperméable. Ce mur était gardé par des sujets de sa majesté. Les sujets sont généralement des tartuffes de religion légère, des syndicalistes imams ou sans religion. Ces sujets tartuffes stoppaient toutes les informations contradictoires aux caprices politiques de sa majesté. Toute information contre sa majesté était blasphème selon un sujet tartuffe habitant Djelfa.

Tous les scandales énergétiques (Sonatrach I, II et bientôt III) et les tintamarres politiques sortaient de ce gourbi. En résumé, les puffs du gourbi nous ont ramenés à accepter le ridicule être des bénis-oui-oui pendant deux décennies.

On dit que la raison est la règle du vrai. Avant le Hirak, des dieux barbares faisaient semblant d’être forts. Hélas ! leur couteau aiguisé contre l’os du peuple n’a pas pu stopper la volonté de ce grand peuple. Le peuple a pris la décision de démolir le mur de la honte et se libérer de ces dieux barbares.

Avant le Hirak, tout ce que disait un dieu barbare et inconscient était lois divines. Les ‘des dieux barbares’ adoptent toujours un récit fondé sur la malice. Chez eux la malice équivaut à l’intelligence. Ils sont été audacieux dans ce qu’ils défendent. Les dieux barbares ciblaient les corrompus, des sans principes, les sans crainte, les sans scrupule pour applaudir leurs ridicules.

En ce moment l’Algérie nouvelle se dessine. Le président Tebboune fait de son mieux pour rendre au peuple ce qui a été donné clandestinement aux dieux barbares. Les six mois de gouvernance du président Tebboune annoncent les bonnes intentions. L’Algérie est à reconstruire. Je suis les discours du président. Je trouve qu’il est réaliste. Il ne nous a jamais promis monts et merveilles. Il ne nous a jamais dit qu’il est capable de rendre Mascara une Californie algérienne ou d’organiser deux coupes du monde consécutives en Algérie.

En concision : La sincérité la plus simple est celle qui est toujours la mieux ressentie. Aujourd’hui, je me rappelle de la morale de nos grand-mères. Elles disaient : les ventres vides empêchent la tête de chanter gloire en période de décadence. Unissons-nous pour construire une Algérie nouvelle. Une Algérie d’égalité de droits et devoirs. Cessons de chérir l’image du pays que nos ennemis veulent nous faire admettre et aimons notre Algérie réelle. Si les mensonges des dieux barbares continuent à être vus, entendus ou écoutés dans les ruisseaux sociaux, les simples d’esprits « the simple minded » les prennent pour une vérité garantie. Dans la confusion téléinformatique, certains gens ne veulent plus entendre la vérité. D’autres préfèrent dire aux dieux barbares ce qui les met à l’aise pour en tirer profits. Dans cette atmosphère de désordres politiques nous vivons une période de carence intellectuelle fondamentale où les dieux barbares construisent des habitations fantômes sur les deux rives d’un fleuve et oublient de bâtir les ponts qui les relient.

 

Auteur
Omar Chaalal

 




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